Plus de 5500 personnes ont maintenant «sonné l’alarme de solidarité» en un clic sur les 10 000 espérés. Plusieurs personnes et organismes chrétiens parmi lesquels Interaction, qui a relayé l’appel le 27 août, s’indignent de l’annonce des responsables politiques suisses, qui souhaitent réduire massivement leurs contributions à la coopération au développement international. «Cela manque cruellement de solidarité et touche les plus pauvres», exprime la faîtière d’organisations chrétiennes de développement. Elle invite donc vivement la population à «exprimer (sa) solidarité avec les personnes les plus pauvres du monde».

«Il me semble essentiel, en tant que représentant du camp bourgeois et ancien président de longue date du Conseil de fondation de l’Entraide protestante suisse (EPER), de rappeler la grande importance de l’engagement humanitaire de la Suisse», a pour sa part déclaré Claude Ruey, ancien président du Parti libéral suisse, dans une tribune pour Le Temps.

Redirection des fonds vers l’Ukraine

L’Eglise évangélique réformée de Suisse et la Conférence des évêques suisses ont à leur tour publié une déclaration, le 2 septembre. «A l’avenir, des milliards de fonds destinés au développement, attribués jusqu’à présent principalement aux pays du Sud, seront mis à la disposition de l’Ukraine», observent les deux congrégations. Elles demandent au Parlement «d’explorer toutes les possibilités afin d’éviter une réduction des contributions fédérales».

En effet, dans sa Stratégie de coopération internationale 2025-2028, le Conseil fédéral a décidé d’allouer 1,5 milliard de francs pour aider l’Ukraine. Selon le site https://www.solidaritaets-alarm.ch, c’est plus que ce qui est dépensé pour la coopération au développement en Afrique subsaharienne. La discussion sur la stratégie de coopération internationale et du budget 2025 est dans l’agenda du Parlement pour les sessions d’automne et d’hiver.