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Liban: L’avenir politique incertain, les chrétiens dans le flou

un bus avec des libanais tenant le drapeau du Cèdre à la main
© Wikimedia Commons - Près de 80% de la population libanaise est plongée dans la pauvreté
Le mandat du président Michel Aoun se termine le 31 octobre 2022. Dans un contexte socio-économique compliqué, les chrétiens commencent à s'inquiéter.
Evangéliques.info

Qui succédera à Michel Aoun? Les chrétiens du Liban se posent déjà la question, à trois mois de la fin du mandat de l’ancien général de l’armée. En 2014, il avait fallu attendre deux ans et demi pour que le président soit élu. 45 sessions parlementaires avaient eu lieu pour s’accorder sur la candidature de Michel Aoun. Le président de la République du Liban est en effet élu au suffrage indirect et discret. Le collège électoral se compose des 128 membres de la Chambre des députés.

«La présidence historiquement chrétienne du Liban pourrait tomber, de manière inquiétante, entre les mains d’un individu qui n’est pas populaire auprès de la communauté chrétienne», souligne International Christian Concern (ICC). La mission au service des chrétiens persécutés dans le monde alerte ainsi, le 30 juillet, sur quatre scénarios inquiétants. «Ces perspectives présidentielles prolongent malheureusement la tendance à la déception et à l’indignation des chrétiens libanais à l’égard de leur leadership politique», indique ICC.

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Recul de l’influence politique chrétienne

La première possibilité est que Michel Aoun (87 ans) reste au pouvoir jusqu’à ce qu’un candidat soit trouvé. Autre possibilité, qu’il transmette la présidence à son gendre Gibran Bassil. Toutefois, «son héritier politique» pourrait se désister au profit de son ami Suleiman Frangieh. Ce dernier est, par ailleurs, le premier choix du Hezbollah -parti politique musulman chiite- pour le poste. Enfin, si Michel Aoun quitte son poste le 31 octobre sans qu’il n’y ait aucun candidat, l’actuel premier ministre musulman sunnite libanais Najib Mikati pourrait devenir le président par intérim. «C’est peut-être le scénario le plus désastreux pour les chrétiens», commente l’ICC.

Si Michel Aoun est de culture chrétienne, il a provoqué la colère des chrétiens le 21 mars 2022. C’était lors d’une visite au pape François au Vatican. Lors de ce déplacement sous le slogan «Les chrétiens vont bien», le président a minimisé la dangerosité du Hezbollah. Ce parti politique est aussi un groupe islamiste, considéré comme terroriste par de nombreux pays dont les Etats-Unis, mais aussi par l’Union européenne. «Cela reflète ainsi le déclin de l’influence politique chrétienne au Liban», s’inquiète ICC. En outre, ce changement de président s’inscrit dans un contexte socio-économique compliqué. La livre libanaise a perdu plus de 90% de sa valeur. Près de 80% de la population libanaise est ainsi plongée dans la pauvreté.

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