France: Nomination contestée du chrétien Mark Sherringham pour les programmes scolaires
La laïcité demeure au cœur de vifs débats. Peut-on parler de religion à l’école française? C’est la position assumée de Mark Sherringham, philosophe chrétien. Le 4 février 2022, il a été nommé président du Conseil supérieur des programmes scolaires (CSP) par Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Education Nationale.
Le Café pédagogique -revue en ligne collaborative gérée par un réseau d’enseignants, de chercheurs et de cadres éducatifs- note avec méfiance qu’il déclarait en 2009 que «l’école laïque française est l’héritière de l’Ecole chrétienne».
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Les critiques fusent
Dans La Croix, Rémy-Charles Sirvent, secrétaire général du Comité national d’action laïque, s’insurge également. «Jean-Michel Blanquer ne peut pas s’ériger en chantre de la laïcité et nommer président du CSP une personne qui a fait preuve d’une telle partialité religieuse.» La fédération syndicale SUD éducation condamne aussi ce choix dans un communiqué du 10 février. «C’est une nouvelle preuve de la dérive concordataire du ministère, qui s’éloigne toujours davantage du principe de laïcité», dénonce l’organisme. Par ailleurs selon les membres, «cette nomination s’inscrit dans le contexte du retour du catholicisme d’Etat actuellement à l’œuvre».
Le CSP, une instance indépendante
L’Education nationale a cependant rappelé sur son site que le CSP était une «instance indépendante, créée en 2013 par la loi Peillon». Son rôle est consultatif. Ainsi le Conseil émet des avis et formule des propositions sur «la conception générale des enseignements dispensés aux élèves des écoles, des collèges et des lycées». Il fait également des recommandations pour le contenu du socle commun de connaissances, de compétences et de culture. L’institut veille également à la cohérence des programmes scolaires, et à l’introduction du numérique dans les méthodes pédagogiques.