Le gouvernement a mis en place le 30 septembre un groupe de travail pour mesurer l’ampleur exacte de la prostitution des mineurs. Ce phénomène concernerait de 6000 à 20 000 enfants, principalement des filles. Un chiffre pour l’heure difficile à évaluer. Le groupe de travail a six mois pour proposer pour rendre ses conclusions proposer des pistes pour lutter contre ce fléau.

 «La prostitution des mineurs est hélas un phénomène en extension, dans les banlieues comme ailleurs, y compris dans des quartiers privilégiés», déclare dans Le Parisien Catherine Champrenault, procureure générale de la cour d’appel de Paris. Elle dirige le groupe de travail qui rassemble des enquêteurs, des médecins, des militants associatifs, des hauts fonctionnaires, et des psychologues. Ce groupe se réunira une fois par mois.

«Dès 14, 13 voire 12 ans»

Le phénomène de prostitution des mineurs «touche des jeunes filles de plus en plus jeunes, dès 14, 13 voire 12 ans», déplore Catherine Champrenault. Des garçons sont aussi concernés. L’utilisation «dévoyée d’internet et des réseaux sociaux» permet selon elle aux proxénètes de recruter clients et prostitués, et reflète les «conséquences pernicieuses de l’addiction de certains jeunes au numérique».

Si chaque histoire est différente pour les associations qui suivent les  victimes, très souvent, à l’origine de ces affaires, il y a des violences sexuelles.  Armelle Le Bigot-Macaux, présidente de l’association Agir contre la prostitution des enfants assure sur France Info que les cas de prostitution de mineurs sont de plus en plus nombreux. Selon elle, le fantasme de  «l’escort» et de l’argent facile véhiculé par les réseaux sociaux et certaines émissions de télé, encouragerait ce phénomène. En mars 2021, Le groupe de travail donnera ses pistes pour mieux prévenir cette prostitution et accompagner les victimes.