Les Nations Unies ont modifié leurs règles pour demander l’asile en Thaïlande. Ce durcissement pénalise particulièrement les demandeurs d’asile chrétiens pakistanais, rapporte le British Pakistani Christian Association (BPCA), le 13 septembre.
En effet, le Haut Commissariat aux réfugiés de l’ONU (HCR), qui gère les demandes d’asile, a réduit le délai pour faire appel de 90 à 30 jours. Or, les chrétiens pakistanais sont l’un des groupes les plus nombreux à demander asile en Thaïlande. Ils voient également leurs demandes rejetées en première instance plus souvent que les autres. Ce changement de procédure réduit encore davantage leurs chances de voir leurs demandes aboutir.
La Thaïlande n’est pas signataire de la Convention de l’ONU sur le droit d’asile et n’est donc pas tenue d’en respecter les règles. Par conséquent, les Pakistanais arrivés avec un visa touristique tombent dans l’illégalité lorsqu’ils déposent leurs demandes d’asile auprès de l’HCR. Ils se retrouvent souvent incarcérés dans des Centres de détention d’immigrés à Bangkok. Dans ces prisons, ils souffrent de malnutrition, de promiscuité et de maladies infectieuses.
L’ambassade du Pakistan reconnaît que le pays a «manqué à ses devoirs envers sa minorité chrétienne», selon Wilson Chowdry, président du BPCA. Un diplomate pakistanais visite régulièrement le Centre de détention pour persuader les chrétiens de retourner au Pakistan. Cependant, ces derniers ne font pas confiance aux autorités pakistanaises.