France: Un rapport sur la fin de vie propose des pistes sur des sujets chauds
Une personne en fin de vie qui demanderait une sédation profonde doit être entendue: c’est l’une des conclusions du rapport rendu le 23 octobre par le Comité consultatif national d’éthique (CCNE). Ce document de 71 pages rend compte du débat public concernant la fin de vie, initié il y a plus de deux ans par le président français, avec la mise en place de la Commission de réflexion sur la fin de vie. Le but du rapport est notamment d’éclairer les députés Jean Leonetti et Alain Clayes, à qui le gouvernement a confié une mission en matière de fin de vie. Un projet de loi devrait être proposé en mars 2015.
Dans son rapport, le CCNE constate tout d’abord un manque de soins palliatifs pour les personnes qui en auraient besoin. Plusieurs recommandations sont ensuite mentionnées: outre la mention d’un droit à la sédation profonde, le CCNE invite au respect des directives anticipées.
L’affaire Vincent Lambert a ensuite amené le CCNE à prôner des décisions collégiales: dans le cas où le patient n’est pas capable de s’exprimer, il est nécessaire prendre en compte l’avis des proches et des soignants, sans hiérarchie.
Les divergences les plus marquées dans l’espace public concernent le suicide assisté et l’euthanasie, des thèmes sur lequel le CCNE ne se prononce pas. Alain Cordier, vice-président du CCNE, analyse: «Le clivage reste profond, parce que l’on a la confrontation entre deux grandes traditions: la tradition de l’autonomie de la personne et la grande tradition de la solidarité.»