En Suisse, près de deux cents personnes ont déjà signé le manifeste du «Mouvement suisse du christianisme social» s’opposant à l’initiative parlementaire de la conseillère PDC Ida Glanzmann-Hunkeler. Cette initiative, signée par une quarantaine de parlementaires PDC, UDC, PEV et libéraux-radicaux, propose d’ajouter dans la Constitution la disposition suivante : «Les symboles de l’Occident chrétien sont autorisés dans l’espace public».
Selon la conseillère nationale, on assiste actuellement à la remise en cause des symboles de la civilisation de l’Occident chrétien, comme la croix, le calvaire, la crèche ou la représentation de la Cène. «Il s’agit d’empêcher que des particuliers ou des groupes d’intérêts ne puissent prendre prétexte des droits fondamentaux tels que la liberté de conscience et de croyance pour remettre en cause notre culture suisse» peut-on lire dans l’initiative.
Pour sa part, le Mouvement suisse du christianisme social remarque que le contexte actuel augmente le risque d’instrumentalisation du christianisme à des fins idéologiques ou politiques : «Ce qui nous gênent, c’est d’inscrire cela dans la Constitution comme s’il y avait un danger imminent à voir ces symboles disparaître du paysage. Ce n’est pas le cas. (…) Nous sommes des chrétiens qui défendons une laïcité de dialogue, pas une laïcité d’excusion» a déclaré Maurice Gardiol dans une interview accordée à Protest’info.