Le commandement militaire malgache a démenti l’information selon laquelle des militaires avaient torturé le pasteur Lala Rasendrahasina pendant sa détention. Un commandant l’a traité de menteur. Mais le chef d’Etat-Major Général de l’Armée a promis une enquête. Le Président en exercice de la structure qui fédère les Églises de Madagascar (le FFKM), Mgr Odon Razanakolona, n’a pas réagi à cet enlèvement. Les quotidiens du pays ont évoqué «un incident majeur».
Lala Rasendrahasina, le président de l’Église protestante de Madagascar (FJKM) a été arrêté lors d’une séance de travail avec cinq haut gradés et détenu un jour et une nuit. Plusieurs sources ecclésiastiques ont indiqué qu’il avait été battu et soumis à des pratiques dégradantes, comme l’obligation de boire sa propre urine, le 17 mars. Les quotidiens du pays ont parlé de bavue propre à un contexte insurrectionnel où les Églises étaient très impliquées. L’information a par la suite été démentie (concernant l’urine). Le pasteur Rasendrahasina a indiqué lui-même, lors d’un culte à Andrainarivo le 22 mars, que c’était un «problème de traduction».

Pasteur «trop proche» du président déchu
Dans le climat insurrectionnel qui a vu le président Marc Ravalomanana démissionner et son principal rival, le jeune maire de la capitale Andry Rajoelina, le remplacer, c’est l’armée qui a fait pencher la balance. Homme des Églises (puisqu’il est le vice-président de FJKM), Marc Ravalomanana avait fait beaucoup pour elles. Les Eglises avaient joué un rôle important dans la tentative de médiation entre Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina qui n’a pas abouti. Pendant toute la crise, les partisans d’Andry Rajoelina ont vilipendé Lala Rasendrahasina sur leur station de radio pour son soutien au président.