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Au lendemain de la libération des otages sud-coréens

© © Alliance Presse
La promesse du gouvernement sud-coréen de ne plus envoyer de missionnaire en Afghanistan a suscité une réaction inquiète de l'Alliance Évangélique mondiale

Plus de 16’000 chrétiens coréens sont en mission un peu partout dans le monde. Le dénouement de la crise des otages fait peser un certain nombre d’interrogations sur le futur de leur travail. En effet, l’accord conclu par les négociateurs Sud-Coréens avec les ravisseurs talibans comprenait le rappel, avant la fin de l’année, du minuscule contingent militaire (200 hommes) mais aussi de tous les missionnaires. Séoul a du reste désormais interdit officiellement cette destination à ses missionnaires.

Ces deux mesures ont suscité une réaction inquiète du président de l’Alliance Évangélique Mondiale (AEM) Geoff Tunicliffe sous forme d’un communiqué. Le pasteur canadien y annonce notamment qu’il va aller trouver les autorités ecclésiastiques coréennes à la fin de la semaine prochaine pour évoquer les conséquences de cette décision. Il espère également rencontrer les 19 otages survivants.

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Certains politiques craignent eux aussi que ces accords ne démontrent la parfaite validité de la tactique terroriste des enlèvements. Ainsi le ministre afghan des affaires étrangères Rangin Dadfar Spanta, selon lequel le marché conclu pour libérer les otages sud-coréens lance le «message très dangereux», donnant à penser que «la communauté internationale et le gouvernement afghan cèdent au chantage». La même question s’était posée en 2001, lorsque deux américains empoyés par une ONG chrétienne avaient été capturés.

Une tactique qui risque de généraliser
Par ailleurs, des leaders chrétiens s’inquiètent de ce que les enlèvements de missionnaires ne se répandent dans d’autres endroits où se trouvent à la fois des islamistes et des humanitaires plus plus ou moins actifs sur le terrain du témoignage chrétien, c’est-à-dire dans tout le Moyen-Orient et l’Asie du Sud-Est.

Albrecht Hauser, qui préside le groupe d’intérêt islam et mission au sein de l’Alliance Évangélique allemande, s’est exprimé sur le sujet dans les colonnes de notre confrère Ideaspektrum et il estime qu’un retrait de toutes les ONG chrétiennes œuvrant en Afghanistan serait une grosse perte pour le peuple afghan lui-même. Mais Hauser est optimiste. Il pense que ces ONG, qui ont survécu à l’époque où le pays était sous contrôle taliban, ne partiront pas.

Bae Hyung Kyu, martyr chrétien?
Bae Hyung Kyu, le pasteur de jeunesse qui dirigeait le groupe des 23 volontaires protestants sud-coréen, a été tué parce qu’il a refusé d’abjurer sa foi. C’est ce qu’a affirmé Park Eun Jo, pasteur responsable de l’Église à laquelle appartient la délégation. Plusieurs autres otages masculins ont été menacés de mort et battus pour refus de se convertir à l’islam par leurs ravisseurs talibans, toujours selon Park Eun Jo.
Les 23 otages appartiennent à l’Église presbytérienne Saemmul de Bundang, petite ville au sud de Séoul.

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