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Centrafrique: Une tuerie dans une Église conduit à l’incendie d’une mosquée et au lynchage de deux musulmans

En République centrafricaine, une tuerie dans une Église catholique a conduit à l’incendie d’une mosquée et au lynchage de deux musulmans le 1er mai à Bangui. Le bilan provisoire de ces violences interreligieuses atteint 24 morts et 170 blessés. Un deuil national de trois jours a été décrété jusqu’au 6…

En République centrafricaine, une tuerie dans une Église catholique a conduit à l’incendie d’une mosquée et au lynchage de deux musulmans le 1er mai à Bangui. Le bilan provisoire de ces violences interreligieuses atteint 24 morts et 170 blessés. Un deuil national de trois jours a été décrété jusqu’au 6 mai.
Les violences auraient été déclenchées par une intervention de la Mission des Nations unies en Centrafrique (MINUSCA) au cours de laquelle avait été blessé un jeune appartenant au groupe du « général Force ». Des hommes armés de ce groupe ont ensuite lancé des grenades et tiré sur les fidèles lors d’une messe rassemblant 1500 personnes à Notre Dame de Fatima, située entre des quartiers chrétien et musulman.
Parmi les victimes, l’abbé Albert Tougounmale-Boba. La foule a ensuite porté le corps de l’ecclésiastique vers le palais présidentiel. D’autres se sont dirigés vers le quartier musulman, incendiant une mosquée et lynchant deux personnes supposées musulmanes.
Mercredi, le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra a appelé ses concitoyens à ne pas « céder à la confessionnalisation de la crise et à la manipulation des terroristes », promettant que « ces agissements ne resteront pas impunis devant la justice ».
En effet, « dans un pays où les images des mois de violence horrible sont encore fraîches dans la mémoire des gens, ces tensions renouvelées pourraient attiser davantage d’attaques et de massacres si les responsables ne sont pas arrêtés une fois pour toutes », a rappelé Balkissa Ide Siddo, chargée de la Centrafrique pour Amnesty international. La République centrafricaine est le théâtre d’affrontements en partie interreligieux depuis 2012. Ni l’intervention militaire française Sangaris ni la présence de la MINUSCA n’ont permis de protéger efficacement la population et les lieux de cultes dans un pays où l’État, affaibli, ne contrôle que 20% du territoire. Ainsi, Notre Dame de Fatima avait déjà été la cible d’un attentat en mai 2014.

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