Fin janvier, un collectif de parents de Malicornay a dénoncé «le prosélytisme» d’un enseignant de CM1-CM2 dans une lettre anonyme. Après la visite d’un inspecteur, l’enseignant a été suspendu et une enquête administrative ouverte afin de déterminer «si le professeur a versé dans le prosélytisme ou s’il a manqué simplement de discernement» précise le directeur académique de l’Indre dans le quotidien La Croix du 2 mars.

Le professeur aurait manifesté un intérêt prononcé pour l’enseignement du fait religieux, en faisant étudier aux élèves des pages de la Bible (livre de l’Exode) ainsi que des extraits du livre «Le Christianisme par les textes». Il a également projeté un livre sur la vie de Moïse et un autre sur l’Evangile selon saint Matthieu. Toujours selon la Croix, le professeur a fait travailler les élèves sur l’étymologie en les regroupant sur la base des origines, notamment bibliques, de leurs prénoms.

Dans l’entourage de la ministre de l’éducation nationale, on estime que l’enseignant de Malicornay a manqué aux obligations de neutralité du fonctionnaire, tout en réaffirmant que l’enseignement laïque du fait religieux est indispensable.
De son côté, le secrétaire général du SE-Unsa a jugé la mesure prise envers l’enseignant «extrêmement lourde et stigmatisante». Surtout qu’il semble qu’à aucun moment, celui-ci n’a manifesté de conviction religieuse.
Selon une mère d’élève, l’enseignant avait expliqué en début d’année que la classe étudierait autant Harry Potter que la Bible, pour découvrir la littérature, la civilisation et l’histoire.
Aux dires du directeur académique de l’Indre, l’enquête administrative devrait être conclue dans les dix jours.