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«Le protestantisme morcelé, c’est du passé»

Yves Parrend est secrétaire général de la Fédération Protestante de France depuis septembre dernier. Pasteur détaché de l’EPAL, il évoque la dynamique du rapprochement entre protestants
Evangéliques.info

Vous êtes en charge des dialogues avec les Eglises et œuvres désireuses d’intégrer la FPF. Où en êtes vous?
Nous avons une vingtaine de dialogues en cours. L’année dernière, la FPF a accueilli la famille d’Eglises «Horizon France». Autre exemple, la Fraternité des Veilleurs, dont Daniel Bourguet est le prieur, est en probation et devrait bientôt intégrer pleinement la FPF. Ceci témoigne que le protestantisme est très divers, très vivant, bien en phase avec le monde d’aujourd’hui.
Les dialogues en cours ne préjugent d’ailleurs pas forcément d’un aboutissement. Pour construire l’unité protestante, il faut du temps et de la confiance. Je suis attaché à l’un et à l’autre.
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D’autres Eglises plus jeunes, comme les Eglises pentecôtisantes, auront elles aussi besoin de temps. La FPF continue d’être ouverte à tous ces mouvements pour un témoignage commun de l’Evangile. Il faut pour cela des références théologiques et bibliques communes ainsi que la volonté exprimée de témoigner de l’Evangile avec d’autres Eglises dans le respect de la différence.
Je souhaiterais aussi que le dialogue reprenne, très positivement, avec les Eglises mennonites et les méthodistes.

Votre autre rôle est de gérer la vie associative de la fédération en région. Comment cela est-il structuré?
La FPF a une dizaine d’antennes locales avec des réalités régionales spécifiques, mais nous n’avons pas la volonté d’installer partout ces pôles régionaux. Nous voyons plutôt ces antennes comme des aides lorsqu’il existe déjà localement des désirs d’unité ou de projets inter-Eglises.
La FPF ne peut qu’encourager ces initiatives. Chaque pôle régional se dote d’un bureau et, annuellement, les pôles régionaux se retrouvent pour une rencontre nationale. Les pôles régionaux peuvent également concerner les aumôneries.
L’époque du morcellement du protestantisme s’achève comme le montre la fusion des Eglises historiques en Alsace-Moselle ou le dialogue en cours entre l’Eglise réformée de France et l’Eglise Evangélique Luthérienne de France (EELF): ce processus d’unification du monde protestant se fait par-delà de nombreuses différences culturelles.

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Un autre grand défi est le dialogue avec le CNEF, la plateforme de rencontre des Eglises évangéliques et pentecôtistes initiée par l’AEF et la FEF.
La FPF est en contact régulier avec ses responsables. Elle n’a pas de réticence face au CNEF et elle appelle à un dialogue confiant et respectueux avec les différents acteurs du protestantisme français. Il est sain que l’union prévale sur la division des composantes protestantes: nous fédérons d’ores et déjà les quatre familles protestantes (luthérienne, réformée, évangélique et pentecôtiste) qui sont indispensables à notre vitalité. On a besoin de chacune d’entre elles! Notre objectif est l’unité du protestantisme.
C’est pourquoi il ne faut pas oublier les nouvelles communautés issues de l’immigration, très dynamiques, et qui frappent à notre porte. La FPF a mis en œuvre le projet Mosaïc en partenariat avec le DEFAP, une sorte de plate-forme d’échanges et de partages avec ces nouvelles communautés.

Propos recueillis par Xavier Tracol

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