L’ONU recommande l’interdiction de la GPA, un débat pourtant souhaité par Gabriel Attal en France
Le rapport dénonce «une forme d’esclavage moderne». Le 23 août, l’ONU (Organisation des Nations Unies) a dévoilé un document de vingt-six pages où elle recommande l’interdiction de la GPA* (gestation pour autrui) «sous toutes ses formes». Deux jours plus tôt, Gabriel Attal, ancien premier ministre de France et chef des députés Renaissance, groupe affilié à Emmanuel Macron, avait pourtant laissé filtrer par son entourage la possible ouverture d’un débat parlementaire avec une GPA «éthique», sans rémunération. En 2021, le président français avait néanmoins affirmé qu’il s’agissait d’«une ligne rouge».
Dans son rapport, la Jordanienne Reem Alsalem, rapporteure spéciale sur les violences faites aux femmes, accuse la pratique de «renforcer les normes patriarcales en traitant le corps des femmes comme une marchandise et un objet» et de «réduire les femmes à leur fonction reproductrice» tout en «déshumanisant les personnes concernées». Elle souligne le risque d’exploitation de jeunes comme femmes porteuses.
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C’est «non» pour le CPDH
Récemment, le CPDH (Comité protestant évangélique pour la dignité humaine) a réaffirmé sa volonté que cette pratique ne soit pas légalisée en France. Le 30 juin, il a pris position contre la reconnaissance d’un congé paternité «à un homme ayant acheté illégalement un enfant» à l’étranger. «Espérons que le Conseil Constitutionnel y verra clair sur cette affaire et ne créera pas de précédent. Cela conduirait à reconnaître de fait la GPA en France et de normaliser toutes les situations qui en découlent», dénonce ainsi le CPDH. Le sujet revient donc dans le débat public en France. Il pourrait en effet apparaître dans certains programmes présidentiels en vue de l’élection de 2027.
*La GPA est légale au Royaume-Uni, Danemark, Pays-Bas, Ukraine, Albanie, Géorgie, Grèce, Canada et certains états fédérés des Etats-Unis (liste non exhaustive).