Plus de 20 ans après, l’EPUdF et l’ITF reconnaissent les abus du pasteur et professeur Jean Ansaldi

«A l’écoute des témoignages de victimes, nous reconnaissons que Jean Ansaldi (1934-2010), pasteur de l’Eglise réformée de France (1962-1977) et professeur de théologie à la faculté de Montpellier, Institut protestant de théologie (1977-1997), a gravement abusé de sa position de pasteur, de professeur, de doyen de la faculté, de membre du conseil pastoral de la communauté de Villeméjane, pour agresser sexuellement et violer des femmes qu’il accompagnait dans le cadre de soi-disant “thérapies, psychanalyses ou accompagnements spirituels”.» Dans un communiqué conjoint diffusé le 26 mai, l’Eglise protestante unie de France (EPUdF) et l’Institut protestant de théologie (IPT) décrivent la pratique de Jean Ansaldi «occupant toutes les places (pasteur, enseignant, thérapeute)», «comme une emprise toxique et destructrice, comme un système de domination totale».
«L’Eglise reconnaît que ces faits ont été dénoncés en 2003, mais que la parole des victimes a alors été ignorée, étouffée, voire moquée. Rien n’a été entrepris alors pour protéger les victimes, pour leur venir en aide, pour reconnaître leur parole, ni pour empêcher Jean Ansaldi de continuer à sévir impunément», déplorent les signataires du communiqué. «L’Eglise et l’IPT aujourd’hui reconnaissent leur faute et leurs torts vis-à-vis des victimes, expriment leurs regrets et leur présentent leurs excuses», assurent Emmanuelle Seyboldt, présidente du Conseil national de l’EPUdF, Marion Peter-Baylon, présidente de l’Institut protestant de théologie, Céline Rohmer, doyenne de l’IPT, faculté de Montpellier, Anna van den Kerchove, doyenne de l’IPT, faculté de Paris, et Jean-François Breyne, président du Conseil régional Cévennes-Languedoc-Roussillon de l’EPUdF.
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Adhésion à la Commission Reconnaissance et Réparation
En octobre 2024, l’Eglise protestante unie de France a adhéré à la Commission Reconnaissance et Réparation (CRR). C’est dans ce cadre que des personnes ont pu être écoutées et accompagnées, indique le communiqué. Dans leur volonté de «s’engager dans un processus de réparation et de reconnaissance», l’EPUdF et l’IPT invitent «toute personne qui aurait été victime de violences de nature sexuelle imputables à Jean Ansaldi à contacter la Commission Reconnaissance et Réparation» (+33 9 73 88 25 71 / accueil@crr.contact).
Ce numéro de téléphone et cette adresse mail sont disponibles pour «un espace de médiation, en toute bienveillance et impartialité», pour recueillir les témoignages d’éventuelles violences au sein de l’EPUdF, indique Daniel Cassou, pasteur et responsable du Service communication, joint par Evangeliques.Info. Bien que la thématique – la diversité des ministères – soit assez éloignée de ces enjeux, nul doute que la thématique de la reconnaissance et de la réparation des violences sexuelles sera évoquée lors du synode de l’EPUdF qui aura lieu du 29 mai au 1er juin 2025, au Centre du Lazaret à Sète.