Seuls 3% des missionnaires vont vers des peuples qui ne connaissent pas l’Évangile

«97% des missionnaires vont vers des peuples qui ont au moins déjà un petit accès à l’Evangile. Mais seuls 3% vont vers ceux qui ne sont pas du tout atteints, c’est-à-dire parmi lesquels il n’y a pas de communauté indigène de croyants ni de ressources suffisantes pour évangéliser sans aide extérieure», explique Michael Jacquet, directeur du réseau évangélique Connect Missions qui coordonne la Journée des peuples sans accès à l’Evangile (8 juin). «Pourtant», poursuit-il, «même pour une minorité, ça vaut le coup de se bouger. Je suis moi-même pasteur en milieu rural: je suis conscient qu’il faut aussi prendre en compte ceux qui sont le moins approchés.»
Les Eglises et groupes de maison sont invités, le dimanche de Pentecôte, à s’informer sur des minorités qui n’ont aucun moyen de connaître l’espérance chrétienne et à prier pour elles. Les ressources gratuites (document suggérant la structure d’une prédication dédiée, fiches de présentation de chaque peuple, sujets de prière, etc.) devraient bientôt être disponibles sur le site internet de l’événement. Toutefois, «l’idée n’est pas de faire un événement, mais de créer un mouvement dans le temps, un mouvement de sensibilisation en francophonie», précise Michael Jacquet. Il est ainsi tout à fait envisageable de marquer ce moment à une autre date.
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Des peuples et non des pays
Les peuples n’ayant aucun témoignage chrétien direct choisis cette année sont les Baloutches (un peuple iranien vivant majoritairement au Pakistan), les Chaouis (groupe ethnique berbère d’Algérie) et les Kanuris (Afrique centrale et de l’ouest). «Nous parlons de “peuples”, de groupes avec leurs propres spécificités, et non de “nations”», fait remarquer le pasteur.
A cause des distances ou des informations qui ne parviennent pas jusqu’aux oreilles des chrétiens des Eglises locales d’Europe francophone, il peut être difficile pour eux de prier de façon ciblée pour ces personnes ou d’aider financièrement les missions. En revanche, le travail retransmis de personnes impliquées le facilite. «Nous essayons aussi de donner des informations qui permettent de comprendre la vision du monde de ces peuples», ajoute le directeur de Connect Missions. Par ailleurs, l’objectif de la Journée des peuples sans accès à l’Evangile est, aussi, de susciter le désir d’aller dans des endroits où les besoins spirituels sont très importants et qui ne sont pas du tout investis, ou de soutenir ceux qui le font.
L’aspiration de Connect Missions est de développer le mouvement missionnaire dans le monde francophone. L’organisation est constituée d’un réseau d’organismes missionnaires protestants évangéliques, qui collaborent pour répondre «aux besoins spirituels et sociaux de l’humanité toute entière». Parmi ses nombreux partenaires français, suisses et belges figurent Réverbe (anciennement MENA), la SIM, SAM Global ou encore Wycliffe.