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Comment le monde voit la Bible: résultats de l’enquête mondiale

© kevron2001 – Getty Images
Une vaste enquête menée dans 85 pays a révélé des écarts marqués dans le rapport à la Bible: indifférence en Europe de l’Ouest, soif en Afrique et en Amérique latine, avec un engagement limité même chez les personnes qui se disent chrétiennes.
Charlotte Moulin

Pour aboutir aux résultats de l’enquête «Patmos» lancée par la Société biblique britannique et étrangère et publiés à la fin du mois d’avril, 91’000 personnes issues de 85 pays et régions ont été interrogées en 2023 et 2024. Objectif: donner une vision la plus complète possible sur le rapport des populations du monde entier à la Bible. Plusieurs groupes ont émergé en fonction de plusieurs critères qui ont dessiné des environnements similaires, dont le contexte religieux majoritaire, le contexte économique et politique, le degré de sécularisation, le lien utile fait par les répondants entre la Bible et leur quotidien. Sur sept groupes ainsi formés, presque toute l’Europe de l’Ouest fait partie du cinquième: «Un contexte sécularisé avec peu d’intérêt pour la connaissance de la Bible et une population chrétienne en déclin», selon le rapport.

La France et la Suisse, comme les dix-sept autres pays européens du groupe 5, partagent leur rapport global à la Bible avec les Etats-Unis, le Canada, l’Islande et l’Australie. De petites majorités émergent, avec en tête de liste des individus «indifférents-non influencés» (17%), «fermés-sceptiques» (15%) et «ouverts-actifs» (16%). Respectivement, ils ont exprimé très peu d’intérêt pour la Bible qu’ils jugent non pertinente sauf en ce qui concerne ses valeurs morales (la France et le Canada sont concernés); et aucun intérêt pour elle (Suisse, Norvège et Suède entre autres). A l’inverse, à l’instar des réponses données par les Italiens et les Etatsuniens, une petite portion des sondés s’est dite attachée à la Bible, estimant que le Livre est pertinent et utile pour la vie, les moments difficiles et pour la société en général.

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Un profil peu réceptif aux questions posées

Ces pays sont économiquement développés et historiquement chrétiens, font observer les auteurs. Toutefois, il y a un écart entre l’affiliation religieuse et l’attachement à la Bible: «Plus de la moitié des personnes interrogées dans ce groupe se déclarent chrétiennes, mais un grand nombre d’entre elles appartiennent à des types d’audience qui sont soit indifférents, soit fermés à la Bible.» Par ailleurs, «l’équipe a conclu que ce groupe devrait être classé comme “inattentif” et moins informatif lorsqu’il s’agit de décrire un profil comportemental pouvant aider à comprendre les attitudes des gens à l’égard de la Bible.»

Parmi les chrétiens, bien que 74% disposent d’une Bible dans une langue qu’ils comprennent, seuls 42% la lisent chaque semaine et seulement 55% se sentent en mesure de résumer l’ensemble de son récit, selon une publication de l’Alliance biblique française (ABF) datée du 30 avril. «Un résultat encourageant émerge cependant: nombreux sont ceux qui souhaitent en savoir plus sur la Bible! En effet, 75% des croyants expriment le désir d’approfondir leur compréhension des Ecritures. Cette soif est particulièrement marquée en Amérique latine et en Afrique subsaharienne, où l’intérêt pour la Bible est vif.»

L’enquête Patmos a été menée par la Société biblique britannique et étrangère, en collaboration avec Gallup. Elle est à ce jour la plus vaste et la plus complète de ce type, selon l’ABF.

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