Espérance et éthique face à l’IA: 150 dirigeants chrétiens se sont réunis à Genève

Près de 150 personnes ont réfléchi aux enjeux de l’intelligence artificielle (IA) aux Assises des Entrepreneurs et Dirigeants Chrétiens (EDC) à Genève, le 29 mars. Théologiens, philosophes, entrepreneurs ou développeurs informatiques se sont succédé pour amener des réflexions exigeantes en lien avec les défis éthiques, spirituels et humains liés au recours à l’IA.
Deux conclusions se sont dégagées au cours des interventions: premièrement, la généralisation de l’utilisation d’outils d’intelligence artificielle est une réalité. Mais plus important, la nécessité de mener une réflexion critique sur le sens de cette technologie. Le philosophe Fabrice Hadjaj a rappelé la différence importante entre l’information et la communion, dans une réflexion sur la théologie du corps. Le prêtre Thomas Joachim a mis en valeur le rôle de l’espérance en tant que boussole, qui peut «nous détourner du mal vers le bien». «Booster l’espérance», a-t-il ajouté, «c’est booster le désir du bien». Doyen de la Haute école de théologie de Saint-Légier (HET-PRO), Michaël Gonin a pour sa part rappelé que la situation actuelle, «ce n’est rien de nouveau». Il a mis en garde contre la soumission à une futilité totalitaire et invité les participants à s’interroger sur le sens de la vie.
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Tables rondes et ateliers d’échanges ont complété cette riche journée de réflexion et de discussions. En fin de journée, Emmanuel Blin a souligné la pertinence de cette journée à l’heure où l’économie cherche la maximisation du profit et non celle du bien commun. «C’est là la raison d’être de ce mouvement: réfléchir, débattre de tels enjeux», a précisé le président de région des EDC (international et Outre-Mer), qui termine son mandat au mois de juin.