Suisse: Les évangéliques montent au créneau contre l’extension du travail dominical

Douze dimanches par an et non plus quatre. Le positionnement du Parlement suisse, favorable à l’initiative d’extension de l’ouverture des magasins les dimanche proposée par le canton de Zurich, suscite des réactions tranchées au sein des instances évangéliques. Tout comme la commission de l’économie du Conseil des Etats, la Commission de l’économie et des redevances du National (CER-N) s’est montrée ouverte, le 22 janvier, à réduire les obligations de chômage dominical.
Le Réseau évangélique suisse (RES) et les Eglises libres de Suisse alémanique (sous la bannière Freikirchen.ch) ont fait circuler plusieurs recommandations. La première est tout bonnement de rejeter l’initiative «Assouplissement temporaire des heures d’ouverture des magasins» ou du moins, de la suspendre jusqu’à la publication du rapport de consultation sur la révision de l’Ordonnance 2 de la Loi sur le travail. Les discussions actuelles portent en effet précisément sur l’équilibre entre l’attractivité touristique des villes suisses, les besoins des commerces, mais aussi la protection des travailleurs.
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Une initiative creuse
Le RES appuie par ailleurs que «les dimanches chômés contribuent de manière prouvée à la santé et à la vie sociale des travailleurs». Pour la faîtière évangélique, cela ne répondrait pas non plus à une nécessité économique ou sociale, puisque «des possibilités d’achat existent dans les gares et les stations-service».
Un autre collectif s’est opposé fermement, en amont, à la suite du processus: l’Alliance pour le dimanche, composée d’Eglises, de syndicats et de la Société suisse de médecine du travail entre autres. Avec un argumentaire similaire, le groupe déclare que «le “congé du dimanche” est un pilier de la vie familiale, sociale, sportive, spirituelle et culturelle. […] un jour de repos et de détente passé en commun, consacré aux relations sociales et aux traditions religieuses et ecclésiastiques.» L’Alliance a affirmé, dans une prise de position le 20 janvier, que «le travail rémunéré doit rester limité ce jour-là aux activités professionnelles qui sont indispensables à la société», en insistant tout particulièrement sur les enjeux liés à la santé physique et mentale. Les conséquences de l’entrée en vigueur de l’initiative nuirait à la cohésion sociale, selon les signataires.