Mission Lèpre, alias la Mission évangélique contre la lèpre, fête ses 150 ans cette année. A cette occasion, Mission Lèpre Suisse a publié un petit bilan du rassemblement anniversaire et du parcours de cette ONG humanitaire, le 20 août. L’état des lieux est plus qu’encourageant: «Aujourd’hui, 150 ans après les fondations (…), nous sommes sur le point de réaliser un rêve: éradiquer la lèpre. Grâce à nos bailleurs de fonds, Eglises, institutions et à la communauté engagée, nous continuons d’enrichir cet héritage.» A large échelle, la mission est potentiellement la plus grande organisation au monde de lutte contre la maladie. La prévention de la discrimination sociale qui lui est liée est aussi sur la table.

80 000 euros pour commencer

En 1874, le couple Wellesley et Alice Bailey, tous deux irlandais, reviennent d’un voyage en Inde, profondément touchés par la détresse des personnes atteintes de la lèpre. Ils lancent alors une levée de fonds pour leur venir en aide. Le but est de collecter 30 livres sterling -équivalent à plus de 4000 euros actuels en prenant en compte l’inflation- mais ils en recueille vingt fois plus, ce qui ouvre la voie à une mission de grande ampleur. Ainsi en 1917, le soutien s’étend à 87 programmes de prise en charge dans douze pays. L’organisation a par la suite établi des dizaines d’hôpitaux et ouvert la collaboration avec des scientifiques pour des traitements efficaces.

La Suisse a des agents très actifs dans ce ministère international. C’est Hanna Meyer, enseignante zurichoise, qui a fondé ce qui est devenue l’actuelle Mission Lèpre Suisse, en 1905. Avec ses équipiers, elle a collecté des dons durant quarante ans. Elle est citée comme une pionnière dans son ministère fédératif et un «exemple frappant de ce que la solidarité et l’engagement peuvent accomplir». Autres pionnier: Eric Cholet, directeur de la Mission évangélique contre la lèpre en Suisse romande de 1980 à 2012. Il fait partie de ceux qui ont résolument participé à asseoir la mission et à bâtir des ponts entre les pays francophones et en Europe, «unissant des cœurs autour d’une cause commune», décrit l’équipe. «Ensemble, nous célébrons non seulement ce voyage, mais aussi l’espoir qu’il continue d’apporter à des vies marquées par la souffrance.»