L’Égypte autorise enfin un chrétien à être reconnu officiellement comme tel
Elias* a enfin été autorisé à faire inscrire sa véritable appartenance religieuse sur sa carte d’identité: «chrétien», et non pas «musulman». La procédure a duré dix ans, durant lesquels les autorités égyptiennes ont à de multiples reprises refusé sa demande, informe Alliance Defending Freedom (ADF) dans un communiqué du 21 août. Cette mention (obligatoire en Egypte) erronée est due à une bévue de l’administration.
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L’enjeu de toute une vie
Malgré son éducation et sa foi chrétiennes, l’erreur a empêché cet habitant du Caire de participer à des activités chrétiennes. Il n’a pas pu, non plus, envoyer ses enfants dans une école chrétienne comme il le souhaitait. En Egypte, la religion officielle d’une personne joue en effet un grand rôle dans ce qui lui est permis ou non dans la vie sociale et dans le domaine juridique. Les lois relatives au statut personnel qui régissent le mariage, le divorce ou l’héritage sont, par exemple, généralement basées sur la religion. Une personne enregistrée comme musulmane devra ainsi se conformer aux lois islamiques, quand bien même elle est ou est devenue chrétienne. Il est très difficile de faire changer cette mention.
L’organisme chrétien de défense des Droits de l’homme ADF a soutenu le cairois dans sa démarche grâce à son réseau d’avocats alliés. «Nous sommes ravis que la demande d’Elias ait finalement été acceptée, et nous continuerons à soutenir d’autres personnes qui rencontrent des problèmes avec leurs cartes d’identité. Personne ne devrait se voir refuser la liberté religieuse en raison d’obligations d’enregistrement», a déclaré Kelsey Zorzi, directrice du plaidoyer pour la liberté religieuse mondiale pour d’ADF International. L’Egypte, à 90% musulmane, reconnaît également la religion juive.
*Nom modifié pour des raisons de sécurité