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«I have a dream»: Il y a 60 ans, le pasteur Martin Luther King dévoilait son rêve

Martin Luther King lève sa main vers la foule durant son discours "I have a dream"
© DR / Creative Commons
Le 28 août 1963, le pasteur baptiste Martin Luther King tenait son discours «I have a dream». Un constat d’échec de la nation américaine, mais aussi une puissante espérance.
Evangéliques.info

Il y a soixante ans jour pour jour, le pasteur baptiste et militant américain pour l’égalité raciale Martin Luther King (1929-1968) prononçait son discours intitulé plus tard «I have a dream» («Je fais un rêve»). Tandis qu’il se tenait, ce 28 août 1963, au pied du mémorial de Lincoln dans la capitale états-unienne, plus de 250 000 manifestants de la Marche sur Washington pour l’emploi et la liberté lui faisaient face.

Cent ans après l’abolition de l’esclavage

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Durant ce discours pacifiste mais résolu, Martin Luther King appelle à l’égalité des droits civiques et économiques entre Blancs et Afro-Américains. Ce jour-là marque également un centenaire. Il commence en effet par une référence respectueuse à la Proclamation d’émancipation, prononcé en 1863 par le président Abraham Lincoln, qui a aboli l’esclavage sur l’ensemble des états confédérés. «Mais, cent ans plus tard, le Noir n’est toujours pas libre», proclame-t-il. «Cent ans plus tard, le Noir vit à l’écart, sur son îlot de pauvreté au milieu d’un vaste océan de prospérité matérielle.»

Le pasteur utilise ensuite l’image d’un chèque, «signé pour tous les Américains» lors de l’adoption de la Déclaration d’indépendance en 1776. «Une promesse qu’à tous les hommes, oui, aux Noirs comme aux Blancs, seraient garantis les droits inaliénables de la vie, de la liberté et de la quête du bonheur.» «Au lieu d’honorer son obligation sacrée, l’Amérique a délivré au peuple Noir un chèque en bois, qui est revenu avec l’inscription “provisions insuffisantes”. Mais nous refusons de croire qu’il n’y a pas de quoi honorer ce chèque dans les vastes coffres de la chance, en notre pays. […] C’est l’heure de tenir les promesses de la démocratie.»

La non-violence et l’espoir biblique

Bien que figure de proue du Mouvement des droits civiques, Martin Luther King apporte un conseil qui sort du lot: arrêter la désobéissance civile. «En procédant à la conquête de notre place légitime, nous ne devons pas nous rendre coupables d’agissements répréhensibles», déclare-t-il, avant de souligner l’importance de l’engagement des Blancs dans cette lutte. «L’assaut que nous avons monté ensemble pour emporter les remparts de l’injustice doit être mené par une armée bi-raciale. Nous ne pouvons marcher tout seuls au combat.»

Durant son discours, il évoquera également deux versets de la Bible. Amos 5, 24 dans une revendication de justice d’abord: «Nous ne pourrons être satisfaits aussi longtemps qu’un Noir du Mississippi ne pourra pas voter et qu’un Noir de New-York croira qu’il n’a aucune raison de voter. Nous ne sommes pas satisfaits et nous ne serons satisfaits que le jour où la justice se déversera comme un torrent et la droiture comme un fleuve puissant.» Puis, peu après, à Esaïe 40, 4-5: «Je fais le rêve qu’un jour chaque vallée s’élèvera et chaque colline et montagne sera aplanie, les endroits rugueux seront lissés et les endroits tortueux redressés, et la gloire du Seigneur sera révélée et tous les êtres faits de chair la verront ensemble.»

Impact législatif

La Marche sur Washington pour l’emploi et la liberté orientera la votation de plusieurs lois fédérales, comme le Civil Rights Act de 1964, qui interdira toute ségrégation envers les Noirs, et le Voting Rights Act de 1965 en vue de mettre fin à l’intimidation et à la violence pour les empêcher d’accéder aux urnes. Quelques jours après son assassinat le 4 avril 1968, un dernier Civil Rights Act en faveur des Afro-Américains viendra élargir les lois précédentes en ciblant l’accès au logement. L’année suivant son discours, Martin Luther King a reçu le prix Nobel de la paix.

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