«A 9h34 ce samedi 31 décembre, à l’âge de 95 ans, le pape émérite Benoît XVI est décédé», a officiellement annoncé le Vatican. Depuis plusieurs jours, des informations de mauvais augure s’enchaînaient sur l’état de santé de l’ancien pape allemand, démissionnaire en 2013.

En 2000, alors préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, il écrivait que «les Eglises protestantes n’étaient pas des Eglises au sens propre». Mais en 2005, il adressait une lettre aux protestants français, les assurant de ses prières. Puis en 2011, il se rendait sur les traces de Luther à Erfurt (Allemagne) où fut pensée la Réforme. Durant cet hommage au réformateur protestant, il a témoigné de son émotion particulière, sans toutefois lever l’excommunication de ce dernier. A la fois proche des conservateurs et artisan de Vatican 2, il est considéré comme le pape des paradoxes, pour reprendre l’expression du directeur de la rédaction du journal La Croix.

Salué comme «un grand théologien» par le monde catholique, les protestants sont peu nombreux à réagir pour l’heure hors de la sphère anglicane, où plusieurs évêques ont rendu hommage à un «homme de Dieu». Le directeur de l’hebdomadaire Réforme insiste toutefois sur la nécessité de poursuivre des démarches œcuméniques, et salue les relations interreligieuses avec le successeur de Benoit XVI, le pape François.