La pièce de monnaie suisse de cinq francs fête cette année son centenaire. Dessinée par le sculpteur zurichois Paul Burkhard en 1922, la thune affiche au moins deux références bibliques: le berger alpin côté face, et sur la tranche la devise en latin «Dominus Providebit», suivi d’une série d’étoiles. La formule, «Dieu y pourvoira», ressemble fort à l’un des noms hébreux de Dieu dans l’Ancien Testament, Yahweh Jiré. En conséquence, le revers renvoie sans peine à la figure de Jésus en tant que berger dans la Bible. Sous l’angle financier, on peut aussi penser au premier verset du Psaume 23: «L’Eternel est mon berger: je ne manquerai de rien», qui rejoint l’idée de la provision de Dieu. Côté pile apparaissent un edelweiss et une rose des Alpes entourant l’inscription de la valeur de l’objet.

Non, ce n’est pas Guillaume Tell!

Le berger anonyme de Paul Burkhard (1880-1961) a succédé au buste de Guillaume Tell, représenté sur le billet de 5 francs créé en 1914, d’où une confusion qui perdure. C’est au sortir de la Première Guerre mondiale, qui a mis fin à l’union monétaire conclue un demi-siècle plus tôt entre la Suisse, la France, la Belgique et l’Italie, que les autorités ont lancé la conception d’une nouvelle pièce de 5 francs. Tandis que certains estimaient qu’une considération biblique n’avait plus sa place dans le domaine de la monnaie, de multiples propositions ont fusé. Par exemple «Quand Dieu est avec nous, qui peut être contre nous?» et parmi les plus originaux, «Un pour tous, tous pour un!»

Large, lourde, la pièce de 31,45 millimètres de diamètre pesant 13,2 grammes d’un alliage composé à 75% de cuivre et 25% de nickel se distingue dans le porte-monnaie. Elle permet d’acheter aujourd’hui l’équivalent de deux kilos de farine… mieux vaut cela que de ne «pas avoir une thune», comme disent les français en argot quand leurs poches sont vides.

>>Suisse: La mention à Dieu maintenue dans la nouvelle constitution du Valais<<