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Canada: «Le suicide assisté n’a pas été conçu pour ça»

Un homme en fauteuil roulant.
© Pixabay - Photo d'illustration
De plus en plus de personnes pauvres ou handicapées demandent le suicide assisté au Canada. Un bioéthicien de l’Ontario s’en inquiète: selon lui, les requérants souffrent davantage de leur condition sociale que de leurs douleurs physiques.
Evangéliques.info

«L’aide active à mourir n’a pas été conçue pour ça. Nous avons été incroyablement naïfs, en tant que nation, pour penser que nous pouvions laisser de côté la vulnérabilité, le handicap et la pauvreté, sans que ce ne soit un problème.» Le docteur Kerry Bowman, bioéthicien de l’université de Toronto (Ontario), s’inquiète du profil des canadiens qui demandent le suicide assisté. Ce sont les personnes vivant dans la pauvreté, celles avec un handicap et celles qui sont soumises à des douleurs chroniques qui le demandent de plus en plus, y compris lorsqu’elles ne sont pas condamnées. «Non pas à cause de l’expérience physique qu’elles vivent, mais à cause de leurs circonstances sociales elles-mêmes», ajoutait-il le 14 octobre dans une interview avec City News.

«Je ne survivrai pas à la rue dans mon état»

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Kerry Bowman réagissait suite à la demande d’un Ontarien souffrant et bientôt à la rue. Amir Farsoud a 54 ans et subit depuis longtemps les effets d’une blessure au dos qui l’empêche de travailler. «Je pleure comme un enfant de
5 ans et je ne dors pas pendant des jours d’affilée.» L’immeuble où il habite est actuellement à vendre, et le montant des aides sociales qu’il perçoit ne lui permettront pas de trouver un autre logement, explique-t-il à City News. Il dit craindre davantage d’être sans logis que d’abréger ses jours, puisqu’il ne survivrait pas dehors dans son état de santé. Il a déjà la signature d’un médecin, sur les deux requises.

Le suicide assisté et l’euthanasie sont légaux au Canada depuis 2016, et les critères d’éligibilité ont été élargis en mars dernier pour inclure ce type de cas où la proximité de la mort est hors de cause. Le gouvernement réfléchit pour peut-être ajouter, à la liste des critères, les problèmes de santé mentale.

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