Hongrie: Victoire écrasante mais controversée du conservateur Viktor Orbán aux législatives

Le dirigeant du parti nationaliste Fidesz, allié au parti populaire démocrate-chrétien, a remporté un très net succès ce 3 avril lors des élections législatives hongroises. Malgré des prévisions de scrutin serré, le premier ministre, Viktor Orbán, sort en effet conforté des élections, décrochant un quatrième mandat. Le parti nationaliste a en effet recueilli près de 53% des voix, malgré la coalition inédite de six partis d’opposition, celle-ci obtenant 35% des suffrages.
Chef de file de l’opposition: Peter Marki-Zay, maire catholique de Hodmezovasarhely, dans le sud-est du pays. Celui-ci dénonce dans les colonnes de Ouest France «des conditions injustes et impossibles», visant à permettre à son rival de «rester éternellement au pouvoir». Avec les deux tiers des sièges à l’Assemblée nationale, les députés du Fidesz devraient en outre pouvoir modifier la Constitution.
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Nationalisme et hospitalité protestante s’entrechoquent
S’il tente régulièrement d’avoir l’appui, avec plus ou mois de succès, d’une partie de l’électorat catholique, l’ancien militant anticlérical issu d’une famille réformée ne fait pas écho, avec le conservatisme nationaliste du Fidesz, à d’autres valeurs chères aux protestants, notamment en ce qui concerne l’accueil des migrants et des Roms.
Premier ministre depuis 2010, Viktor Orbán s’est empressé de fêter cette victoire, en égratignant au passage certaines pratiques générales de l’Union européenne, dont il ne partage pas la politique en matière de famille, de droits homosexuels, ni au sujet de l’enseignement de l’identité de genre. «Nous avons remporté une victoire exceptionnelle, si grande qu’on peut sans doute la voir depuis la lune, et en tout cas certainement depuis Bruxelles», a-t-il lancé, enjoué.