SUISSE: La foi perçue comme inadaptée à la société

A partir de 1950, les chercheurs observent le début d’une baisse de plus en plus significative de la religiosité en Suisse. Celle-ci s’accentue encore depuis les années 1980, selon un rapport d’étude publié le 8 novembre*.
Pour expliquer ce phénomène, les chercheurs Jörg Stolz et Jeremy Senn retiennent en première théorie que les individus perçoivent, subjectivement, que la religion ou la foi n’est pas adaptée à la société. Ensuite, beaucoup ont des croyances sans s’affilier à une confession organisée. L’essor des spiritualités «alternatives» telles que le yoga, la méditation ou de pratiques plus occultes est probablement encore un facteur dans le déclin de la foi évangélique, et de la foi en général.
Publicité
Ainsi, les Suisses étaient plus de 55% à s’affilier à l’Eglise évangélique réformée en 1910. Au début des années 1980, ils étaient environ 45%, et en 2020, ils sont moins de 25%.
Par ailleurs, ils étaient environ 65% à fréquenter régulièrement une Eglise en 1950, et environ 15% en 2010. On constate aussi une forte hausse de l’athéisme depuis 1960, passant de 0 à environ 30% de la population.
*Jörg Stolz, professeur en sociologie à l’université de Lausanne et Jeremy Senn, docteur en théologie et sciences religieuses, sont les auteurs du rapport d’étude «Des générations à la foi décroissante: religion et sécularisation en Suisse, 1930-2020», publié le 8 novembre 2021.