Jérusalem : Les tensions intercommunautaires sont de plus en plus fortes

La situation est une nouvelle fois explosive à Jérusalem et les incidents violents se multiplient. L’incident qui a mis le feu aux poudres : une vidéo dans laquelle on voit un groupe d’adolescents arabes s’en prendre à des juifs religieux, dans le tramway et dans les rues de la Vieille Ville, qui a provoqué des raids anti-arabes menés par des juifs radicaux. La répression par la police israélienne s’est davantage concentrée sur les émeutiers arabes, avec des vidéos de violences policières diffusées sur Internet, rapporte Haaretz dans un article publié le 21 avril.
Un ensemble de facteurs
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En plus du jeûne du Ramadan, plusieurs facteurs expliquent cette récente dégradation. D’abord, le 13 avril, les haut-parleurs de la mosquée Al-Aqsa avaient été débranchés par la police, pour ne pas perturber pas les cérémonies juives du Jour du souvenir, devant le Mur des Lamentations. Ensuite, en raison de l’épidémie de Covid-19, le nombre de fidèles musulmans autorisés à accéder à l’Esplanade des mosquées pendant le Ramadan a été abaissé à 10 000 et les rassemblements devant la Porte de Damas ont été interdits.
L’approche des élections législatives (22 mai) et présidentielles (31 juillet) palestiniennes, dans lesquelles de Président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbad joue sa survie politique, contribue également aux tensions. On ne sait pas toujours pas si les Arabes de Jérusalem seront autorisés par Israël à voter. Du côté israélien, le pouvoir du Premier ministre Benjamin Netanyahou est également fragile, après une série d’élections anticipées dans lesquelles ses partisans et ses opposants se sont retrouvés à quasi-égalité au Parlement, sans majorité claire.