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Burundi: Mort de Pierre Nkurunziza, un président controversé qui se disait investi par Dieu

Le président Pierre Nkurunziza au Forum économique mondial
© © Copyright World Economic Forum /Eric Miller
C’est par un Tweet que la République burundaise a annoncé mardi 9 juin le décès du président Nkurunziza, âgé de 55 ans, survenu «suite à un arrêt arrêt cardiaque ce lundi 8 juin».
Evangéliques.info

C’est par un Tweet que la République burundaise a annoncé mardi 9 juin le décès du président Nkurunziza, âgé de 55 ans, survenu «suite à un arrêt arrêt cardiaque ce lundi 8 juin». Le Gouvernement de la République du Burundi a décrété un deuil national de sept jours pour le président qui était au pouvoir depuis 2005.

En 1955, cet ancien chef rebelle avait rejoint les rangs des Forces pour la défense de la démocratie, la plus importante milice opposée à l’armée régulière lors de la guerre civile (1993-200) et un parti à dominante hutu. Condamné à mort pour sa part dans la rebellion, Pierre Nkurunziza avait pris la tête des FDD en 2001 avant d’être élu président en 2005.

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Le président venait d’inverstir son successeur, le général Évariste Ndayishimiye dont la victoire a été confirmée par la Cour Constitutionnelle le 20 mai dernier.

Guide Suprême du patriotisme

Pierre Nkurunziza faisait partie de ces figures très controversées pour leur autoritarisme: élevé au rang de «Guide Suprême du patriotisme» en février 2020 par l’Assemblée Nationale, Nkurunziza se disait chrétien évangélique, «né de nouveau» et convaincu d’avoir été choisi par Dieu pour gouverner. «Nkurunziza croit (…) qu’il est président de la République de par la volonté divine» et «organise donc toute sa vie et sa gouvernance» en conséquence avait déclaré Willy Nyamitwe, le repsonsable de la communication présidentielle, dans des propos rapportés par TV5 Monde. Chaque année, Pierre Nkurunziza et son épouse organisaient des «croisades de prières» durant lesquelles le couple présidentiel prêchait aux hauts responsables et à l’intention du peuple burundais. Ils étaient soutenus par des églises évangéliques américaines et australiennes .

Son pouvoir quasi absolu était pourtant largement contesté. En 2015, Barak Obama avait mis en doute le fait que le peuple burundais puisse réellement s’exprimer sur le maintien du président au pouvoir. Qualifié d’impitoyable par ses adversaires, le président était responsable de la grave crise économique qui a engendré plus de 400000 réfugiés et provoqué la mort de 1200 personnes, selon plusieurs observateurs. «Sous ses dehors de gentil, c’est un homme impitoyable. Gare à ceux qui se mettront en travers de sa route», déclarait un ancien proche. Le président, souvent comparé au gourou d’une secte, avait isolé le pays sur la scène internationale.

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