Suisse : La réforme du code pénal antihomophobie adoptée, l’UDF appelle à une application mesurée et modérée de la loi
Le peuple suisse a approuvé avec 63% de voix pour le «oui» l’extension de la norme antiraciste à l’homophobie, le 9 février. Le parti défenseur des valeurs chrétiennes UDF, initiateur de la votation et membre du comité de vote «Non à cette loi de censure!» a déclaré dans un communiqué prendre note de l’approbation par le souverain de l’extension du code pénal contre le racisme et accepte le référendum.
Néanmoins Harold Salzmann, porte-parole de l’UDF déplore un «pas en arrière pour la société». «La tendance politique à utiliser le droit pénal pour éduquer les citoyens à être plus tolérants est dévastatrice», a-t-il déclaré, appuyant ses dires sur le cas de la compagnie Läderach, «boycottée par Swiss Airlines pour des raisons politiques».
Dans son communiqué, l’UDF a affirmé «prendre au mot» les partisans de la réforme pénale qui soulignaient que le code pénal ne devrait être utilisé que rarement et dans des cas très extrêmes. L’UDF encourage à «l’application mesurée et modérée promise» de la loi «afin que le code pénal ne dégénère pas en instrument politique contre les opinions impopulaires».
De son côté, le parti évangélique (PEV) voit en ce oui «très clair» un «signe indéniable que le dénigrement, la discrimination et l’incitation à la haine envers les minorités n’ont aucune place dans notre société». Le PEV Suisse rappelle dans un communiqué son engagement «depuis toujours» en faveur de la protection des minorités et des membres les plus faibles de la société.
«La norme pénale antiraciste, qui fait ses preuves depuis plus de 20 ans, a, par le passé, déjà protégé des groupes de population contre la discrimination et l’incitation à la haine, sans pour autant avoir restreint de manière disproportionnée les discussions contradictoires ou la liberté d’expression», assure le PEV. Le parti évangélique encourage à continuer à offrir cette protection dans le cadre de la norme pénale étendue, «grâce à une jurisprudence responsable».
Le parlementaire socialiste Mathias Reynard, à l’origine de la réforme a lui parlé d’un «jour historique» et d’«un signal magnifique pour toutes les personnes concernées».