Le 26 novembre, le Conseil communal de la Ville de Neuchâtel annonçait que la crèche installée sous le sapin en face de l’hôtel de ville devait être retirée. La raison invoquée: «Le sapin de la Ville ne doit pas être associé à des symboles religieux. C’est le sapin de toutes et tous, de tous les citoyens, laïcs comme croyants», a déclaré le conseiller communal Olivier Arni à L’Express/L’Impartial. La crèche a finalement été déplacée devant un lieu plus «religieux», le Temple du Bas.

Le danger d’une laïcisation exacerbée
Mais avant cela, la décision a suscité une foule de réactions. A commencer par celle du rédacteur en chef de L’Express/L’Impartial, Nicolas Willemin. Le lendemain, il dénonçait, dans son éditorial, le choix de la Ville: «Il est aujourd’hui de bon ton de vouloir gommer toutes les références culturelles en lien avec les traditions chrétiennes de la grande majorité de la population de ce canton».
A ses yeux, une crèche ou un cantique de Noël n’ont rien à voir avec du prosélytisme, et cette décision «politiquement correcte» de la Ville est révélatrice de l’évolution de notre société, où «les sentiments religieux occupent une place de plus en plus réduite. Il s’agit de ne pas tomber dans une laïcisation exacerbée, influencée par nos voisins français»

Réactions multiples
Dans son édition du 28 novembre, L’Express/L’Impartial a ensuite évoqué un véritable raz-de-marée de réactions opposées à la décision de la Ville: des centaines de commentaires sur les réseaux sociaux, de multiples courriers de lecteurs, des réactions indignées d’anciennes personnalités politiques neuchâteloises, une pétition des Jeunes UDC de Neuchâtel ou encore des affiches placardées par des citoyens en pleine ville.

Musulmans et bouddhistes mécontents
Les représentants des différentes religions ont aussi été interrogés par le quotidien neuchâtelois. Ce sont finalement les musulmans et les bouddhistes qui ont regretté le plus fortement la décision de retirer la crèche, à l’instar aussi d’un abbé catholique et d’un pasteur réformée. Un autre pasteur réformé et un pasteur évangélique approchés par L’Express/L’impartial se sont montrés plus nuancés, estimant finalement qu’il est possible de fêter Noël sans crèche.