Dans une interview accordée au British MailOnline, le mari de la première Pakistanaise condamnée à mort par pendaison pour blasphème indique qu’Asia Bibi resterait menacée, même si la Cour Suprême décidait de sa libération.
En effet, si l’on en croit Ashiq Masih, les islamistes fondamentalistes sont déterminés à éliminer la mère de famille. Une récompense a même été promise: elle s’élève à moins de 100 dollars.
Asia Bibi, mère de cinq enfants, a été arrêtée en 2009. Elle a été condamnée à mort en 2010. Depuis, elle attend dans le couloir de la mort, en espérant qu’un des recours initiés par ses avocats la disculpent.

Trois visites par an
Son mari peut rendre visite à son épouse une fois par semaine. «Il me faut cinq heures et demi pour aller à la prison. Le coût et le danger que cela représente m’empêche d’y aller aussi souvent que j’aimerais. Mes enfants la voient trois fois par an». Avec ses enfants, il vit dans la clandestinité la plus totale. Depuis l’arrestation de sa femme, il a déjà déménagé quinze fois.
Mais Ashiq Masih est fier de son épouse: «Jamais elle n’a pleuré en ma présence. C’est une femme de courage».
L’avocat d’Asia Bibi, Saiful Malook, demeure confiant sur les chances de libération de la chrétienne. Il s’attend à ce que la Cour suprême traite le cas de sa cliente cet été.
Tout le monde ne partage cependant pas son enthousiasme. Wilson Chowdhry, de l’Association chrétienne pakistano-britannique, doute que les juges prendront le risque de prendre le parti d’Asia Bibi. «Ceux qui ont pris position contre la loi anti-blasphème ont été tués», rappelle-t-il.