L’initiative anti-minarets lancée par l’UDC et l’UDF, parti d’inspiration évangélique, a été acceptée par 57% des Suisses le 29 novembre. Contredisant tous les sondages en amont du vote, le verdict populaire a pris de court à la fois les autorités suisses, les principaux partis… et les initiants.
Du côté de ces derniers, l’UDF, a indiqué à l’annonce des résultats que «la paix confessionnelle et la liberté religieuse sont préservées». Pas question cependant de verser dans le triomphalisme. Dans un communiqué, ses responsables indiquent que «l’UDF continuera de s’engager pour le respect de la liberté religieuse dans notre pays pour tous les habitants, y compris pour les musulmans».

Les opposants évangéliques déçus
L’Alliance Evangélique, organisation faîtière des évangéliques, qui avait combattu l’initiative, est déçue par l’issue du scrutin, «une occasion ratée pour trouver des solutions constructives». Dans un communiqué, ses responsables se disent également déçus des responsables musulmans de Suisse, «qui ont raté une occasion de donner un signal clair sur leur volonté de vie en commun paisible et d’apaiser les peurs de la population envers un islam politique».
Enfin, le Parti Evangélique (PEV), qui a avait également faire campagne contre l’initiative, a affirmé que le temps était venu de se pencher sérieusement sur un article religieux dans la Constitution suisse. Heiner Studer, ancien parlementaire et président du PEV, avait déjà milité pour un tel article en 1999, sans succès.
Le PEV a d’ailleurs annoncé le lancement d’une initiative populaire en faveur d’un article religieux dans la Constitution le 25 novembre dernier.
Du côté des Eglises historiques, l’heure est également aux regrets: «Ce résultat ne résout aucun problème. Il ne fera que d’en créer de nouveaux», indique-t-on du côté de la FEPS, par voix de communiqué.

Christian Willi

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