En Suisse, il ne doit pas être question d’introduire le droit islamique pour les habitants musulmans. Tel est la position de l’Alliance Évangélique Suisse (AES), parue dans un communiqué de presse courant janvier. Selon l’AES, un tel droit parallèle serait une «atteinte à la conception suisse du droit et un coup sensible porté aux droits de l’homme».
En effet, l’introduction de la charia pour les musulmans de Suisse serait source de discriminations, à l’égard des femmes notamment. Elle saperait les principes de base de l’ordre juridique suisse et favoriserait une justification de la violence. De plus, elle freinerait une intégratoin souhaitable et une cohabitation pacifique.
L’Alliance Évangélique Suisse demande en particulier à la Commission fédérale contre le racisme une prise de position claire sur la validité illimitée du droit suisse et sur les droits de base de tous les citoyens.
L’idée d’introduire la charia en Suisse a été évoquée pour la première fois par Christian Giordano, professeur d’anthropologie sociale à l’Université de Zürich, dans une publication officielle de la Comission fédérale contre le racisme. Quelques représentants d’organisations musulmanes s’y sont aussi déclarés favorables.