Au Royaume-Uni, un groupe parlementaire vient de déposer un projet de loi pour rendre facultatifs les cours d’éducation religieuse avant seize ans, «pour les jeunes n’ayant pas la maturité suffisante, l’intelligence et la compréhension nécessaires». Faute de cela, on violerait la Convention européenne des Droits de l’homme, avancent les promoteurs du texte.
La Grèce vient d’autoriser la demande de dispense d’enseignement orthodoxe, sans exiger aux familles de la motiver. En France comme en Suisse, l’opinion publique est favorable à l’enseignement du religieux à l’école.

L’inquiétante ignorance des élèves
En 2002, le rapport Debray montrait déjà que le religieux garderait une certaine place dans l’école publique  française : on s’est rendu compte en effet, un peu tard peut-être, que les jeunes générations sont ignorantes en la matière, ce qui constitue un handicap, ne serait-ce que pour analyser le patrimoine national ou les crispations engendrées par les différentes «affaires du voile islamique». Le rapport préconisait alors une plus grande prise de conscience du fait religieux dans les programmes d’Histoire, de Lettres et d’Éducation civique, mais en aucun cas la création d’un enseignement spécifique, le but étant in fine d’accompagner les évolutions et les questionnements de la société, bref, de construire «un citoyen éclairé».
En Suisse, on retrouve les questions et débats qui agitent d’autres pays européens. Historiquement, l’enseignement religieux y est présent sous forme confessionnelle sauf à Genève. Mais le débat sur la place des religions à l’école est récurrent, avec notamment la peur de l’islam comme argument électoral et un métissage religieux en augmentation. Chaque canton décide quel contenu donner à cette matière spécifique. Les cantons de tradition catholique cherchent généralement à préserver une certaine culture religieuse en favorisant les religions historiques tandis que d’autres jouent la carte de la laïcité.

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