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L’Eglise réformée neuchâteloise renonce à la bénédiction des couples homosexuels

La 155e session du Synode de l’Eglise réformée évangélique du canton de Neuchâtel (EREN) a débouché, hier à Colombier, sur le refus d’entrer en matière sur ce rapport, par vingt-sept voix contre quinze au terme de deux heures de débat. Pour Jean-Claude Allisson, de la paroisse du Joran…
Evangéliques.info

La 155e session du Synode de l’Eglise réformée évangélique du canton de Neuchâtel (EREN) a débouché, hier à Colombier, sur le refus d’entrer en matière sur ce rapport, par vingt-sept voix contre quinze au terme de deux heures de débat.
Pour Jean-Claude Allisson, de la paroisse du Joran (Boudry, Cortaillod, Bevaix et La Béroche), «il ne faut plus hésiter et oser prendre position en faveur des couples de mêmes sexes qui ont un projet de vie». Un avis que ne partage pas Daniel Mabongo, de la paroisse de La Côte (Corcelles, Peseux) pour qui «le Synode ne doit pas se sentir forcé de décider devant une question qui divise l’Eglise». Plusieurs députés abonderont dans ce sens, estimant qu’il n’est pas le moment de fragiliser une institution en pleine redéfinition de sa mission face à la diminution de ses ressources.
Jean-Pierre Roth, de la paroisse du Joran, estime que la question est théologique d’abord, et la théologie, c’est «Dieu dans le monde, et il n’y a rien de pire que de le coincer dans la Bible». Pour ce pasteur, «tout couple qui manifeste un plaisir de vivre, quelle que soit son orientation sexuelle, a le droit d’être renforcé par une bénédiction de Dieu.»
Dans un argumentaire biblique, Pascal Haemmerli, de la paroisse de l’Entre-deux-Lacs (Le Landeron, Cornaux-Cressier, Thielle-Wavre, Marin et Saint-Blaise), arrive à la conclusion que l’homosexualité «n’est pas quelque chose de bon en soi, on ne saurait donc la bénir au nom de Dieu». S’appuyant sur le récit évangélique de Jésus et de la femme pécheresse, à qui il dit, «va et ne pèche plus», le député estime qu’il est du devoir de l’Eglise d’accepter le pécheur sans supériorité aucune, mais aussi de combattre le péché, ce qui n’est pas conforme car «c’est en résistant aux défauts de son enfant qu’il parvient à accéder à la maturité».
Phil Baker, de la paroisse du Val-de-Ruz Est estime que l’argument de la fragilisation de l’Eglise ne justifie pas de ne pas décider. «Surtout quand ne pas décider, c’est faire perdurer le régime de l’arbitraire» ajoute-t-il. Les ministres de l’EREN sont pour l’heure tenus de s’abstenir de célébrations publiques de ce type tant qu’une décision d’ensemble n’est pas prise.
Pour Jean-Philippe Calame, de la paroisse de l’Entre-deux-Lacs, «l’Eglise a beaucoup à donner aux homosexuels, sans pour autant les bénir en tant que couples.»
Raoul Pagnamenta de l’Entre-deux-Lacs plaide pour que la question ne soit pas tranchée de façon parlementaire mais pour que soit mis sur pied un processus de consensus, comme le pratique le Conseil oecuménique des Eglises (COE). Cette démarche permet à chacun de cheminer, en cinq étapes, dans un vrai travail d’écoute de l’autre et de soi. A l’issue, la minorité ne se sent ainsi pas larguée par la majorité, ce qui permet ainsi de conserver l’unité du groupe. Une motion pour qu’un tel processus voit le jour, est approuvée en fin de séance, juste après le refus du Synode d’entrer en matière sur le rapport du Conseil synodal

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