Une Église fait de la résistance passive en Biélorussie

Depuis le 6 octobre, des membres de l’Église évangélique charismatique «Nouvelle Vie» de Minsk font une grève de la faim. Ils entendent ainsi protester contre l’expropriation de leurs locaux qui leur a été signifiée par l’État après des années de bataille administrative et judiciaire.
Depuis l’adoption d’une loi obligeant l’enregistrement des Églises en 2002, l’Église Nouvelle n’a jamais obtenu de statut légal.
Retour en arrière
En août 2005, les autorités ont ensuite décidé d’exproprier l’Église des locaux qu’elle avait acquis et transformés. En juillet 2006 et après plusieurs recours rejetés, les autorités ont exproprié la communauté, lui donnant jusqu’au 8 octobre pour quitter les lieux. Le 25 septembre, l’État transférait sur le compte de la communauté le montant fixé pour l’expropriation, un montant jugé par cette dernière 35 fois inférieur à la valeur de l’immeuble.
Le 6 octobre, dix-sept membres de l’Église ont donc débuté une grève de la faim. Dix jours après, ils étaient déjà plus de 150. Et le mouvement continue de prendre de l’ampleur partout dans le pays, associées à des cultes et des veillées de prière.
Le pasteur Igor Niktin, président des Églises chrétiennes de Russie, a lancé un appel à la solidarité internationale de prière pour cette situation. L’état de santé de plusieurs grévistes de la faim s’est détérioré. Mais les membres de l’Église sont déterminés à aller au bout de leur démarche.
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Les choses bougent
Un haut responsable administratif a confié à l’agence Forum 18, observateur ne matière de liberté religieuse, que le président Lukashenko était au courant de cette affaire et qu’il considérait l’Église comme «une Église ordinaire qui avait besoin d’aide». Ce haut responsable dit avoir «instamment recommandé» au pasteur Vietcheslav Goncharenko, responsable de l’Église, de se pourvoir une nouvelle fois en appel auprès de la Haute Cour économique. L’avocat de l’Église Sergeï Lukanine a expliqué à Forum 18 que l’Église se battrait jusqu’à obtenir son statut légal.
Comme ailleurs, la médiatisation de cette affaire permet à l’Église Nouvelle Vie et à ses responsables d’espérer.