Les résultats du sondage mené par l’Ifop pour le journal La Croix et le Forum européen de bioéthique montre l’évolution du consentement d’une grande partie de la population en ce qui concerne les sujets éthiques dans le milieu médical.

Ainsi, l’on constate qu’entre janvier 1990 et et décembre 2017, le pourcentage de la population française à soutenir les méthodes de PMA (procréation médicalement assistée) pour les couples de femmes homosexuelles est passé de 24% à 60%. Il est resté relativement stable concernant cette même prestation pour les femmes célibataires (53% en 1990, 57% en 2017).

Au total, 64% des personnes interrogées se montrent également favorables à l’autorisation de la gestation pour autrui (GPA). 18% disent oui dans tous les cas et 46% disent oui pour des raisons médicales seulement.

L’euthanasie et le suicide assisté sont également largement plébiscités: 47% pensent qu’il faut légaliser l’euthanasie, 18 % sont pour la légalisation du suicide assisté, et 24% pour les deux. En tout, seulement 11% souhaiteraient garder la législation actuelle qui interdit la pratique.

Enfin, une grande majorité de la population (78%) est toujours opposée à la modification génétique des embryons humains lorsque cela concerne les caractéristiques physiques des enfants à naître. En revanche, pour guérir des maladies graves avant la naissance, 80% des sondés s’expriment en faveur de la modification génétique.

« La vieille matrice structurante de la société qui était très clairement d’inspiration chrétienne et catholique est en train de s’effriter à vitesse grand V », a déclaré Jérôme Fourquet, directeur du département opinion de l’Ifop, au journal La Croix . Les résultats de l’enquête révèlent selon lui « l’ancrage d’un basculement anthropologique dans la société française, à la faveur de la déchristianisation de la société et de la poussée de l’individualisme »