Le directeur du collège évangélique Maranatha, Armand Louis, a été libéré lundi 20 novembre et attend désormais son jugement, ainsi que la reprise d’une vie « normale » dans son établissement vandalisé.
Le 13 novembre, la police et les forces des Nations Unies ont mené une opération anti-gang qui a mal tourné dans ce quartier très défavorisé, faisant une dizaine de morts parmi les cadres et élèves du collège Maranatha. Le directeur, Armand Louis, accusé par la police de les avoir conduits dans un guet-apens, a été molesté, puis incarcéré pendant une semaine alors qu’il avait fait un AVC.
S’en sont suivies des manifestations et sit-ins importants, organisés par les Eglises, associations chrétiennes évangéliques et des cadres de l’enseignement haïtien. Face à une telle mobilisation, le directeur Armand Louis a été libéré mais doit encore être jugé concernant les accusations portées contre lui. L’enquête doit aussi se prononcer sur les civils tués lors du drame.
« Fermé depuis le 13 novembre, le collège a rouvert ses portes le 20 pour accueillir les enseignants, leur permettre de parler, les accompagner après le drame et préparer, en compagnie de psychologues, le retour des élèves » explique le Défap-service protestant de mission, partenaire de l’établissement. « La reprise des cours est annoncée pour le 27 novembre. Une semaine de partages, d’échanges et d’encouragements a été prévue pour libérer la parole des enfants. Les murs portent encore les traces des impacts de balles ; et dans les jours qui ont suivi la fusillade, les locaux, pourtant placés sous la protection de la police, ont été pillés, les ordinateurs et le mobilier volés. »