France: Contre l’avis des Eglises, le CCNE donne son avis favorable à la PMA sans père
Contre l’avis des Eglises, le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) a donné son avis favorable à la PMA pour les couples de femmes et les femmes seules, le 25 septembre. Il envisage la fin de l’anonymat du don de sperme, un accompagnement pour les femmes seules, et s’interroge sur les modalités de remboursement de la technique. Toutefois, deux membres ,«animés sur le plan éthique d’un doute et d’une inquiétude concernant les modifications proposées pour les indications de l’Assistance Médicale à la Procréation (AMP)» ont exprimé un avis divergent.
Cette décision fait suite aux Etats-généraux de la bioéthique, qui s’étaient tenus début 2018. A l’époque, de nombreux participants avaient exprimés leur opposition à cette extension du recours à la PMA. Néanmoins, le CCNE, qui s’était déjà prononcé pour l’ouverture de la PMA a insisté sur les points de convergence «partagés par tous», selon Le Figaro: «la réalité du désir d’enfant», «la reconnaissance de la diversité actuelle des structures familiales», «la réaffirmation de la gratuité du don de gamètes» ainsi que «le refus de la marchandisation du corps humain».
Le Conseil national des évangéliques de France avait dénoncé la pratique dans un communiqué publié en avril dernier : «Nous désignons par “PMA sans père”, l’usage de l’assistance médicale à la procréation, à des fins de satisfaction d’un “besoin d’enfant” pour des femmes seules ou bien pour des couples de femmes. Pas de problème d’infertilité, pas de problème de transmission d’une maladie génétique, cette fois la médecine répond à une demande personnelle et l’enfant qui naîtra n’aura pas de père.»
De même, la Conférence des évêques de France s’était alarmée dans un texte publié le é0 septembre dernier. Pour les évêques, une telle évolution «encouragerait socialement la diminution, voire l’éviction des responsabilités du père », réduit au rôle de fournisseur de matériel génétique.
Elle risque toutefois de devenir une réalité légale. Le Président Macron s’était déclaré favorable à la PMA pour toutes durant sa campagne présidentielle, et attendait l’aval du CCNE pour avancer sur le dossier.