Conseiller en reclassement professionnel et chrétien
«Ce n’est pas une volonté de paraître qui doit nous animer mais le désir d’être ce que nous sommes». En partant de ce postulat, Gérard Bompart vit sa foi chrétienne dans la vie professionnelle tout naturellement, sans vouloir convaincre, mais en visant l’objectif d’être attentif aux autres, disponible et serein face à l’adversité. Cet homme de cinquante-cinq ans est assistant de direction au sein d’une structure de reclassement professionnel dans la banlieue bordelaise. Marié et père d’une fille de vingt et un ans, il est aveugle depuis l’âge de vingt-huit ans. Son handicap, il n’y pense pas, ses collaborateurs non plus : «Mes collègues en arrivent à oublier que je suis aveugle. Cela me ravit. Je suis heureux de vivre.»
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Ce qu’il n’oublie pas en revanche, c’est sa foi qu’il manifeste à travers une attitude de respect et d’attention à son prochain, notamment aux personnes en très grandes difficultés qui s’adressent à la structure. Dans cette ambiance très laïque, chacun de ses collègues connaît son engagement chrétien. «J’exerce ma profession avec la foi qui m’est donnée. Comment pourrait-on se départir de ce qui nous construit et de ce qui nous identifie ? On peut vivre l’Evangile au travail juste en étant soi-même et en obéissant aux commandements divins». Pour Gérard Bompart, la différence se situe dans le regard porté sur les autres, «celui du cœur, comme disait Saint-Exupéry».
Certains collègues ne se privent pas de manifester leur dédain. «C’est très douloureux pour moi parce qu’ils attaquent mon Père céleste. Mais Dieu a rempli mon cœur de compassion. Dernièrement, l’un d’eux est venu me demander de prier pour une situation bien précise.»
En d’autres occasions, Gérard Bompart a fait un pas de plus. «Une fois, j’ai reçu la conviction de prier pour une de mes collègues qui traversait une passe très difficile. Je suis entré dans son bureau, j’ai fermé la porte et je lui ai simplement proposé de prier pour elle. Elle a éclaté en sanglots. Elle a reçu la prière comme une délivrance et elle a réalisé l’amour de Dieu.»
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Violaine Breurec