Au cours des huit derniers mois, vingt-trois étrangers n’ont pas pu retourner en Turquie, bien qu’ils soient titulaires d’un visa de résidence turc valide. Citoyens du Brésil, du Canada, des Etats-Unis, de Nouvelle-Zélande, ou encore de Corée du Sud, Royaume-Uni, Iran ou Allemagne, ils ont cependant un point commun: ils sont tous chrétiens. C’est ce que rapporte Portes Ouvertes dans un communiqué du 25 septembre.

L’ONG de défense des chrétiens persécutés précise que dans la plupart des cas, ce sont les époux qui ont été empêchés de revenir en Turquie, alors que leur famille y séjournait. Les femmes et enfants n’ont pas eu d’autres choix que de régler les affaires courantes et faire leurs valises avant l’expiration de leur propre visa.

Chacun des chrétiens concernés par cette impossibilité de rentrer en Turquie s’est vu attribué le code N-82 sur sa carte d’embarquement, dans les différents aéroports, lors de leur départ de Turquie ou de leur tentative de retour. Mais les autorités ont refusé d’en expliquer la signification. « Menace pour la sécurité nationale ou l’ordre public du pays ?», se questionne Portes Ouvertes. Tout en précisant que les chrétiens concernés travaillaient depuis des années comme responsables d’Eglises protestantes à Ankara, Istanbul, Izmir ou Antalya : «Ils exerçaient ouvertement des activités légales liées à leur ministère chrétien ».
Pour Hans-Jurgen Louven, un résident allemand de 58 ans, «la seule raison pour nous forcer à partir est que nous sommes des gens de foi. Et il nous est arrivé de partager notre foi avec la population locale». Cet Allemand organisait des voyages sur le thème «culture et tourisme religieux» sur les sites historiques d’Ephèse et de Laodicée.

Comme lui, plusieurs chrétiens refoulés de Turquie ont réussi à faire ouvrir une enquête juridique sur leur situation, par l’intermédiaire de leurs ambassades et avocats turcs.