Éloge du pardon dans La Grande Librairie sur France 5
C’est un moment de télévision rare qui s’est déroulé le 30 octobre sur France 5, dans le cadre de l’émission littéraire «La Grande Librairie» présentée par Augustin Trapenard. Invité pour son premier roman, La Collision (éd. Gallimard), le journaliste de «Quotidien» Paul Gasnier a livré un plaidoyer émouvant en faveur du pardon, le qualifiant d’«acte suprême de réparation du monde».
Son ouvrage situé au carrefour de l’enquête et de l’essai est né d’un drame personnel, le décès de sa mère, percutée par un jeune homme en moto-cross il y a plus de dix ans. Au lieu de céder à la «colère exigée» par une époque saturée d’émotions primaires et instrumentalisées, Paul Gasnier est parti sur les traces du motard pour tenter, non pas d’oublier ou de remplacer la justice, mais de comprendre ce qui a rendu un tel drame possible.
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«Ne pas oublier le précepte fondamental de l’Evangile, le pardon.»
Dans la pastille «Droit dans les yeux», l’auteur a décrit un «temps asphyxiant» où la nuance a déserté les conversations. Après avoir noté l’appel croissant à un «sursaut judéo-chrétien» et un retour aux «racines catholiques de la France», il a rappelé la condition sine qua non pour que cette démarche ait un sens: «Ne pas oublier le précepte fondamental de l’Evangile, le pardon.»
«Le pardon est contre nature, mais rien n’est plus révolutionnaire que lui. C’est même l’acte suprême de réparation du monde», assure Paul Gasnier. Il présente ce pardon comme un «pouvoir démiurgique» à la portée de chacun, «qui libère celui qui le reçoit comme celui qui l’octroie». «Le pardon, ce n’est pas l’oubli, ni la compassion, ce n’est pas non plus un substitut à la justice. C’est reconnaître que nous sommes tous des individus tâtonnants, qui éclairons l’obscurité de l’existence à mesure que nous y pénétrons plus avant», assure encore l’écrivain et journaliste. Pardonner, c’est aussi pour Paul Gasnier «accepter son prochain dans ce qu’il a de faillible, de décevant, c’est à dire d’humain».