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La Suisse remboursera l’IVG dès le début de la grossesse à partir de 2027

Une femme d'âge moyen ingurgite un médicament avec un peu d'eau
© DepositPhotos - TarasMalyarevich
Le remboursement intégral de l’IVG en Suisse sera effectif à partir de 2027. Etat des lieux.
Ombeline Peigné

«Aucune indication n’a été communiquée par la Commission de la santé publique, qui avait examiné l’épaisse pile de nouvelles règles au préalable», a rapporté la RTS le 27 septembre. Le Parlement a approuvé des mesures en mars 2025 qui englobent la prise en charge totale par l’assurance maladie des frais d’avortement dès le début de la grossesse. Fin août, l’information est arrivée pour la première fois jusqu’aux oreilles des Suisses, par l’intermédiaire d’un article publié dans SonneagsZeitung. Cette mesure facilite notamment la pratique de l’IVG pour les femmes à faibles revenus.

Actuellement, ce n’est qu’à partir de la 13e semaine que les caisses maladies prennent en charge l’intégralité des prestations liées à une grossesse. Ce modèle pousse parfois les jeunes femmes désirant recourir à une IVG avant cette date à quérir de l’aide auprès d’organismes privés ou à l’aide sociale. En effet, n’ayant pas beaucoup de moyens, elles ont souvent un modèle d’assurance avec une franchise élevée. Le prix de l’avortement se situe entre 500 et 3000 francs et explique donc le rapprochement avec ces organismes. Il leur est souvent conseillé de garder l’enfant. «La modification constitue avant tout un signal sociopolitique», selon la RTS.

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L’UDF dénonce une annonce trop tardive

La gauche salue une «portée symbolique», a déclaré la coprésidente du Parti socialiste Mattea Meyer en parlant également d’une «importante étape féministe». En revanche, les conservateurs sont en colère: «Lorsque j’ai appris la gratuité des avortements, il était déjà trop tard pour provoquer le débat au Parlement», déplore ainsi Andreas Gafner, membre de l’UDF. Pour lui, il est bien plus pertinent de «prévenir chaque avortement et montrer des perspectives aux personnes concernées, au lieu d’encourager encore davantage [ce] recours», a-t-il affirmé dans le sillon de la motion du parti qui visait à empêcher les «avortements gratuits». Erich Vontobel, conseiller national de l’UDF, est le premier signataire de cette motion, déposée le 25 septembre, suivi entre autres par Andreas Gafner. 

«Malheureusement la prévention de grossesses précoces et précaires est lacunaire et le soutien financier des personnes vulnérables quasi nul. (…) C’est donc par là qu’il faudrait commencer», complète le Réseau évangélique suisse dans une publication à ce sujet.

Une législation légèrement plus encadrée

Toutefois, la Suisse reste un pays où le cadre reste un peu plus strict qu’ailleurs, comme par exemple en France ou en Espagne: ces deux Etats autorisent l’IVG jusqu’à la 14e semaine de grossesse. En France, au Danemark et au Canada, les coûts sont déjà totalement remboursés par les caisses d’assurance maladie. Ce n’est par exemple pas le cas en Allemagne et en Autriche, sauf pour les femmes les plus démunies. En Suisse, cinq IVG ont été recensées pour 1000 femmes entre 2015 et 2019, selon une étude BMJ Global Health.

Militante, la «Marche pour la vie» se tient tous les ans depuis 2010 à Zurich et environ 2000 personnes y étaient présentes, samedi 20 septembre, pour manifester contre l’avortement.

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