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Près de 18 000 baptisés à Pâques, les Français refranchissent le seuil de l’Église catholique

© Geoffrey Jacquemin / Getty Images
A Pâques 2025, près de 18 000 Français se feront baptiser catholiques, chiffre en hausse de 45% comparé à 2024. Une dynamique portée par ceux qui cherchent du sens dans une époque d’incertitude.
Charlotte Moulin

En 2024, la hausse du nombre de catéchumènes -ces adultes et adolescents baptisés chaque année à Pâques, après avoir suivi un parcours d’initiation à la vie chrétienne- s’est poursuivie avec une augmentation de 30% par rapport à l’année précédente. Et la tendance continue: à Pâques 2025, ce sont au total 17 800 personnes qui recevront le baptême catholique, 10 384 adultes et plus de 7400 adolescents âgés de 11 à 17 ans. Une hausse de 45%, cette fois-ci en comparaison avec l’année dernière, selon les résultats d’une enquête publiés le 10 avril par la Conférence des évêques de France (CEF).

La religion contre l’anxiété globale

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«Ces résultats […] sont les plus élevés jamais enregistrés depuis la création de cette enquête par la CEF il y a plus de vingt ans (en 2002)», souligne dans le document Olivier de Germay, archevêque de Lyon et référent pour le catéchuménat. Ce phénomène touche particulièrement les jeunes, puisque plus d’un tiers des baptisés de cette année seront des adolescents et jeunes adultes. Pour Charles Mercier, historien du catholicisme, cette quête de foi est un écho aux incertitudes contemporaines. «Quand la modernité elle-même devient angoissante -retour de la guerre, crise écologique-, que les promesses de la société de consommation s’épuisent et ne répondent plus aux besoins existentiels, l’époque peut sécréter à nouveau du besoin spirituel et religieux», a-t-il expliqué à La Croix International.

La tranche des 18-25 ans dépassera cette année celle des 26-40 ans parmi les baptisés, avec une forte représentation d’étudiants: plus de 42% d’entre eux. Suivent les enseignants et les cadres, les professions libérales et les travailleurs indépendants. Une bonne part des catéchumènes viennent de familles traditionnellement chrétiennes, mais 38% n’ont aucun arrière-plan religieux, d’après la CEF. On dénombre une minorité issue de l’islam. Aucun catéchumène d’origine juive n’a été recensé. A noter toutefois que pour plus de 43% des futurs baptisés, les diocèses ne disposent pas d’informations sur leur origine religieuse. Les femmes représenteront 63% des baptisés de Pâques 2025 et 37% sont des hommes.

Ceux qui viennent et ceux qui reviennent

L’Eglise catholique entend bien accompagner cette vague nouvelle: «Une chose est sûre en tout cas: le grand défi qui se présente désormais à nous est d’en faire des disciples. Il ne s’agit pas simplement d’imaginer à quelques-uns des recettes pour les « garder » après le baptême. Ce sont nos communautés paroissiales tout entières qui doivent prendre conscience de cette mission collective et mettre en place des processus d’incorporation, avant comme après le baptême», affirme Olivier de Germay, qui note par ailleurs que ce renouveau ravive aussi la foi des «vieux baptisés».

Parallèlement, depuis 2022, les diocèses observent une hausse sensible des «recommençants». Le terme désigne des adultes baptisés dans l’enfance mais qui, après une longue pause spirituelle, choisissent de revenir à la pratique catholique. Enfin, si une étude de l’INSEE menée entre 2019 et 2020 indiquait que 29% des Français se déclaraient alors catholiques, les données de l’Ifop en 2021 relevaient que seuls 6,6% d’entre eux étaient pratiquants. Mais avec cette tendance nouvelle, la religion majoritaire en France semble bel et bien regagner du terrain.

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