A 69 ans, Friedrich Merz, longtemps resté dans l’ombre d’Angela Merkel, est désormais en pleine lumière. Son camp, le groupe Union chrétienne-démocrate (CDU) alliée à l’Union chrétienne-sociale (CSU), est arrivé en tête des élections législatives avec 28,5% des voix. De confession catholique, le politicien libéral-conservateur reste donc au Bundestag où il est entré dès 1994 après avoir été député européen. En 2000, il s’est opposé à l’union des couples de même sexe et prône une politique de contrôle de l’immigration. Perdant aux élections fédérales de 2002 face à Angela Merkel, Friedrich Merz quitte la politique en 2004 pour s’engager dans le monde de la finance. Il revient finalement en politique en 2018 et est élu chef de la CDU en 2022, un poste qu’il avait déjà occupé entre 2000 et 2002 avant la chancelière.

Les chrétiens opposés à l’AfD

Ces élections anticipées organisées dimanche 23 février ont également été marquées par le net progrès de l’AfD (Alternative pour l’Allemagne), parti eurosceptique et nationaliste, malgré les appels des organisations chrétiennes à ne pas voter pour lui afin de «défendre notre démocratie». L’AfD a toutefois doublé son score obtenu lors des précédentes élections, récoltant 20,8% des suffrages contre 10,4% en 2021. En tête il y a quatre ans, le parti social-démocrate (PSD) du chancelier sortant Olaf Scholz n’a récolté que 16,4% des voix (25,7% en 2021).

Friedrich Merz devra désormais former une coalition pour devenir chancelier, possiblement avec le PSD pour garantir une stabilité gouvernementale. Comme beaucoup d’autres pays en Europe, l’Allemagne tend vers une politique de droite, conservatrice et de plus en plus réfractaire à l’immigration.