Reportage: Christina, aumônier des toxicomanes à Krasnoïarsk

Christina (à gauche sur la photo) est née à Krasnoïarsk en 1984, quelques années avant la chute du Mur de Berlin et le début de la Pérestroïka. Petite, elle se passionne pour la langue anglaise, une «lubie» un peu originale en Russie post-communiste. A l’université, elle étudie Shakespeare et le Far West. Elle devient même professeur d’anglais. Mais des soucis personnels la conduisent vers la drogue. Les jeunes de son âge sont nombreux à s’adonner à l’alcool et aux substances illicites.
Perdue dans la grande ville de Kansk, elle trouve alors refuge dans un centre de désintoxication tenu par une église pentecôtiste. Christina reprend pied dans la vie, à mesure qu’elle découvre Christ, son Rocher.
Aujourd’hui, à 32 ans, elle est étudiante en deuxième année de théologie et sert d’aumônier bénévole pour les femmes du centre de désintoxication de l’Eglise de l’Alliance du Christ, à Krasnoïarsk. Elle y habite avec Lilia, Anastasia, Olga, Cristina, Svetlana et les autres, âgées de 23 à 60 ans, alcooliques, droguées, séropositives, hémiplégiques, en dépression, etc.
Avant d’entrer dans leur unique chambre à coucher, on est prié de se déchausser. L’endroit est propre et coquet. Ici, une nouvelle vie peut commencer. Dans le livre des Actes, «la multitude de ceux qui avaient cru n’était qu’un cœur et qu’une âme. Nul ne disait que ses biens lui appartenaient en propre mais tout était commun entre eux.» Christina et ses amies du centre de désintoxication n’en sont pas loin.