Compassion International pourrait bien cesser définitivement ses activités humanitaires en Inde. Cette annonce a été faite le 6 décembre par Stephen Oakley, avocat principal de l’ONG chrétienne devant la Commission des affaires étrangères du Congrès.
En effet, le Ministère indien de l’Intérieur a actualisé sa loi sur «la réglementation des contributions étrangères», afin d’interdire l’admission et l’utilisation de fonds étrangers pour toute «activité préjudiciable à l’intérêt national».
Bien qu’il ne précise pas ce qui est préjudiciable à l’intérêt national, le Ministère indien de l’Intérieur utilise ces termes pour sévir contre les ONG dont les valeurs vont à l’encontre des croyances religieuses du gouvernement.
Selon Stephen Oakley, cela a eu un effet effrayant sur la liberté religieuse en Inde. Mais surtout, cette restriction signifie que Compassion ne peut plus envoyer d’argent à ses partenaires indiens, ce qui laissera 570 centres sans fonds nécessaires pour fonctionner. 145’000 enfants indiens sont parrainés par l’intermédiaire de Compassion.
Devant le Congrès, l’avocat de Compassion international a appelé la Commission des affaires étrangères à exiger que l’Inde modifie sa politique afin que Compassion et d’autres organisations humanitaires puissent continuer à servir les enfants défavorisés dans le pays. Par ailleurs, 33’000 familles américaines ont envoyé des lettres au Congrès pour plaider la cause de Compassion.
L’ONG ne baisse pas les bras. Même si le risque de devoir cesser ses activités est des plus sérieux, tout est mis en oeuvre pour tenter d’infléchir la position du gouvernement de l’Inde.
Compassion privilégie une approche holistique pour sortir les enfants de la pauvreté. Issus d’une dizaine de pays, des parrains sponsorisent près de deux millions d’enfants parmi les plus démunis dans le monde. Reçus dans des centres de développement, ces enfants reçoivent de la nourriture, des soins médicaux, de l’instruction et un enseignement spirituel.