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Donner un cadre à la recherche sur l’humain

© © Polaris / Dukas
L’article constitutionnel relatif à la recherche sur l’être humain soumis au vote le 7 mars 2010 est-il la boîte de Pandore?
Evangéliques.info

Ce texte propose de transférer la responsabilité de légiférer sur la recherche sur l’être humain des cantons à la Confédération. De plus, il met en place des principes de base: d’une part, protection de la dignité humaine et de la personnalité et d’autre part, liberté de la recherche. Les zones de frictions entre ces deux principes se révéleront au fur et à mesure des débats. Ceux-ci auront lieu en aval, lors de la rédaction des lois d’application. Le Conseil fédéral a déjà transmis un projet au Parlement, qui sera examiné en cas de «oui» à l’article constitutionnel.

Le PEV et la plupart des partis ayant déjà communiqué leurs consignes ont dit «oui» au texte soumis. L’UDF et l’Appel de Bâle contre le génie génétique ont dit «non».

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Le PEV acquis au texte soumis
Pour Heiner Studer, président du PEV, l’article soumis au vote est un cadre de départ. La situation actuelle dans le domaine de la recherche est très libérale et pour lui, un «non» pourrait paradoxalement élargir son champ d’action, faute de réglementation. La recherche sur l’être humain est nécessaire, même si elle soulève de nombreuses questions éthiques.

Le PEV a tenté de faire inscrire davantage de références à la protection et à la dignité de la vie humaine par le biais de son conseiller national Ruedi Aeschbacher. «Il faudra être très engagé dans la deuxième phase», prévient cependant Heiner Studer, «car c’est là où se clarifient beaucoup de choses et se jouent les questions importantes pour les chrétiens. Je suis conscient du pouvoir de ceux qui défendent la liberté de la recherche.»

Economie et science ont trop de pouvoir selon l’UDF
Du côté de l’UDF, on mise sur la prudence et sur un positionnement de départ engagé. «Nous disons non à cet article pour deux raisons: l’incertitude qu’il contient et sa protection trop grande de l’économie et plus spécifiquement de la pharmaceutique», explique l’ancien conseiller national Christian Waber. Le Bernois n’hésite pas à comparer l’article à «un alibi pour se donner bonne conscience.»

Parmi les dangers que perçoit Christian Waber, le risque d’abus de la liberté de la recherche, une fois protégée par la Constitution, dans un contexte où la science jouit d’un poids énorme. D’autre part, l’UDF aimerait voir figurer la protection de la vie. S’il est conscient que les chances sont faibles, Christian Waber estime qu’il n’en est pas moins important pour son parti d’avoir une ligne exemplaire.

Les électeurs ont donc le choix entre le principe de précaution et celui de la confiance. Dans le deuxième cas, c’est au moment où les lois seront votées par le parlement qu’il s’agira d’être attentif et, le cas échéant, de lancer un référendum.

Natacha Horton

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