Le péché originel, une fable?
«J’ai une question qui me tracasse à propos du péché originel. Nous les chrétiens, l’acceptons dans la foi, cela nous a été inculqué dès notre jeunesse. Mais c’est vrai que c’est difficile à expliquer autour de nous. Si Dieu a puni un homme et une femme et toute leur descendance jusqu’à ce jour, car ils ont mangé un fruit défendu, des fois, je comprends que des gens trouvent ça extrême ou mythique… pas cohérent avec le réel. Comment leur donner tort?» (C. F.)
On peut en effet comprendre l’épisode de la Chute comme un mythe, non dans le sens populaire d’une fable ou d’un mensonge, mais bien dans le sens d’un récit qui rend compte d’une réalité propre à l’humanité tout entière.
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Le récit biblique met davantage l’accent sur le choix de l’homme de prendre le contrôle de sa vie et de la connaissance que sur l’interdiction transgressée du fruit défendu.
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Il faut donc voir la suite de l’histoire plutôt comme les conséquences de la rébellion des humains, plutôt qu’une punition. La plus grave de celles-ci est la séparation d’avec Dieu, avec lequel ils avaient vécu jusqu’ici dans une relation de confiance et d’intimité, dont découlait leur équilibre personnel ainsi qu’une relation harmonieuse et aimante entre eux.
Les conséquences sociales et politiques de cette autonomie sont, hélas, bien visibles dans l’histoire et dans notre temps. La réalité nous montre un monde où l’égoïsme, la violence, l’orgueil, le pouvoir et l’argent gouvernent les actions des nations et des humains qui les composent. On voit bien des actes altruistes, des mouvements qui cherchent à y remettre un peu d’humanité mais bien souvent en dehors de la souveraineté de Dieu. Qui aujourd’hui a envie de confier sa vie à un Dieu d’amour qui s’abaisse et qui a tout accompli pour nous?
La question de la séparation entre l’homme et Dieu est donc en effet une question «extrême» et celle de la réconciliation en est d’autant plus «cruciale». Ce récit est donc en fait d’une extrême cohérence avec notre réalité.