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Les confessions de Philippe Joret

Le pasteur et auteur, initiateur de l’œuvre COEF5, évoque sa piété personnelle
Evangéliques.info

Le principe biblique qui vous travaille ces temps?
La notion de santé globale, c’est-à-dire la santé physique, morale et spirituelle, non seulement de l’individu, mais des familles, des communautés et des sociétés. Le slogan qui résume un peu cela, c’est «des leaders sains, des Eglises saines et des nations saines». On a dit aussi que la santé sera la religion du 21e siècle.

Y a-t-il des habitudes de discipline spirituelle que vous avez développées et auxquelles vous tenez?
Je suis quelqu’un d’assez discipliné. L’intimité et la discipline font une bonne relation. Depuis 32 ans que je suis chrétien, je prie une heure par jour. Une autre discipline, c’est la pause. Autant j’ai travaillé, autant je me donne le droit à un repos de qualité. La récupération, c’est ce qui permet de transformer la fatigue en force. Sinon, on accumule la fatigue.
–CREDIT–
L’heure de prière quotidienne, c’est vrai?
Oui. Mais attention, ce n’est pas un exploit. C’est un temps structuré. Il y a déjà le temps de lecture biblique. Ensuite, je prie chaque jour de la semaine dans une direction spécifique. Les lundis, pour les objectifs de ma vie, que je fixe chaque trimestre. Les mercredis, je me base sur le Notre-Père. Le vendredi, c’est l’intercession.

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Vous avez de l’aura et du charisme, du moins devant une assemblée. Etes-vous conscient de cette qualité? Comment les gérez-vous?
Je suis plus gentil et plus simple que sur les affiches. Je suis conscient de mes aptitudes, en particulier dans la communication, mais je suis pauvre en esprit. Je jalouse les «Marie» qui savent et aiment rester aux pieds du Christ et captent naturellement sa pensée.

Qu’est-ce qui a le plus changé dans votre caractère au fil des années?
Mon idéalisme. Il créait en moi un mécontentement fréquent, c’était une souffrance pour moi et les autres. Ensuite, le manque de confiance en moi. Je pensais que les autres avaient toujours mieux compris que moi et j’avais peur de manquer la dernière onction, le dernier truc qui marche. Enfin la séduction. Je flashais trop sur les compétences d’autrui, les gens brillants et beaux parleurs. J’ai dû travailler pour ne plus mettre la forme avant le fond.

Dans votre trajectoire, il y a eu votre montée en flèche avec le projet pharaonique du premier COEF 5, puis un virage vers un ministère moins visible. Avez-vous la liberté d’en parler?
Oui. Il y a eu une année difficile, avec plusieurs de mes enfants qui ont pris, pour un temps, leurs distances avec la foi. J’étais prêt à remettre en cause mon ministère. Mais mon Eglise m’a appuyé. Cette épreuve m’a amené à redéfinir le succès, moins dans le sens du prestige et de l’influence et davantage vers le bonheur, la qualité des relations et les gens qu’on a rendus heureux. Il a fallu aussi que nous nous concentrions sur notre Eglise de Montpellier pour y passer le témoin. Quant à COEF 5, il y a eu des défections parmi les responsables. Le projet a été mis en pause. Il repart aujourd’hui.

En voyageant beaucoup en francophonie, vous avez une idée des les lignes de force et de faiblesse de la piété des évangéliques?
Les Français sont passionnés et chaleureux, avec le revers de la médaille: ils sont mordants et trop polémiques. Il y a beaucoup d’initiatives, mais en ordre dispersé. Au Québec où je sers actuellement, les gens sont des bons organisateurs. Et des gens très gentils. Ils se séparent en toute discrétion, de peur de blesser les autres. Ce n’est pas franc. Ce que j’apprécie chez les Suisses, c’est la capacité à se mobiliser autour des bonnes initiatives, lorsqu’elles émergent.
Propos recueillis par joël reymond

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